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Journée Céréales du port de Rouen
Déterminant pour les cotations, le dynamisme chinois est à suivre de près

Deux points de croissance en moins en Chine se traduisent par un repli « énorme » de la demande sur le marché mondial, a rappelé P. Chalmin.

« Si la dernière campagne d’exportations (2010/2011) de céréales était la deuxième plus importante dans l’histoire du port de Rouen à 8,3 Mt, l’actuelle devrait atteindre les 6,5 Mt », a déclaré Philippe Deiss, président du conseil d’administration d’Haropa, à l’occasion de la 26e Journée Céréales du port de Rouen le 4 avril, qui a attiré quelque 200 professionnels. Créée au début de l’année 2012, Haropa réunit, sous un groupement d’intérêt économique, les ports de Paris et les grands ports maritimes de Rouen et du Havre. Lors de cette manifestation, différents spécialistes de l’économie agricole ont livré leurs analyses et perspectives pour les marchés agricoles sur l’année 2012 et après.

Une vitalité chinoise toujours décisive
« La demande dépend de l’économie mondiale, l’offre, de la géopolitique et du climat. Ajoutez à cela, un zeste de spéculation et vous aurez les clefs de compréhension des marchés agricoles », a déclaré Philippe Chalmin, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine. Au sujet de l’économie mondiale, on observe une reprise américaine, avec un taux de croissance attendu entre 2 et 3 %, suite à des taux d’intérêts faibles et à d’importants investissements publics. Aux États-Unis, ces soutiens à l’agriculture feront l’objet d’âpres discussions en 2013 dans le cadre du Farmbill, rappelle Philippe Chalmin. Selon lui, si Barack Obama est réélu, il pourrait avoir à partager le pouvoir de décision avec un sénat républicain. Cette situation pourrait compliquer les débats, notamment sur les dépenses et la dette publiques. Toujours au sujet de l’économie mondiale, Philippe Chalmin a souligné la stagnation de l’économie européenne et notamment française. Mais au delà des considérations américaines et européennes, le professeur d’économie explique que le « vrai » facteur déterminant sur la situation des marchés mondiaux, notamment agricoles, est le taux de croissance de la Chine.

Un niveau de croissance incertain

Illustrant ses propos par une courbe décrivant la croissance de la production industrielle chinoise, Philippe Chalmin a indiqué que si celle-ci se situait autour de 13 à 14 % actuellement, elle avait tendance à s’infléchir. Concernant la croissance économique de la Chine sur 2012, il a expliqué qu’un ralentissement était probable et que les estimations variaient entre un scénario optimiste à 9 % et un plus pessimiste à 7 %. Selon Philippe Chalmin, l’écart entre ces deux chiffres pourrait constituer « une énorme différence en termes de demande sur les marchés internationaux de la part de la Chine ». Ainsi, le moteur de la consommation de la plupart des matières premières agricoles, excepté le blé, pourrait faire varier les cours du maïs, du soja et du sucre en fonction du maintien de sa croissance. Philippe Chalmin a aussi noté que le changement des dirigeants chinois d’ici fin 2012 pourrait aussi créer des instabilités dans le pays en raison de vues divergentes entre l’ancienne et la nouvelle génération. Enfin, si une hausse des disponibilités mondiales en maïs est attendue pour la campagne 2012/2013, qui devrait démarrer sur des stocks de blé confortables, la baisse des récoltes de soja en Amérique du Sud (sécheresse) et de celles de colza en Europe (gel), devraient laisser le marché des oléagineux sous tension. Des analystes estiment d’ailleurs que les niveaux d’importations chinoises de soja en 2012 devraient se maintenir sur un niveau élevé de 57 Mt. Autre facteur de tension, selon Philippe Chalmin, une croissance mondiale attendue à 3,5 % en moyenne pour 2012 qui, associée à une croissance démographique toujours soutenue, devrait accroître la demande mondiale en denrées alimentaires.

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