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Conjoncture / productions animales
Des prix élevés pour les bovins français

En veaux comme en gros bovins, les prix à la production s’affichent à des niveaux élevés. En cause, une offre en repli depuis le début de l’année.

après une année 2011 plutôt morose, aucune amélioration n’a été enregistrée du côté de la consommation de viande de boucherie depuis le début de l’année. D’après le panel Kantar, sur les vingt premières semaines de 2012, les achats des ménages de viande bovine en grande distribution ont reculé de 1,1 % par rapport à la même période de l’an passé. Le repli est de 6,3 % pour la viande de veau. Les discours sur l’alimentation santé, les préoccupations environnementales et surtout la crise qui limite les dépenses alimentaires ont poussé les Français à se détourner des viandes rouges. Pour autant, les prix à la production ont continué de progresser pour atteindre des niveaux plus vus depuis plusieurs décennies.

Des productions en repli
Les abattoirs payaient à la fin du mois de mai en moyenne 3,29 euros le kilogramme une vache P mixte. C’est 11 % de plus qu’en février et 35 % de plus que l’an dernier à la même période ! Le marché accuse le manque de vaches laitières. D’après l’Institut de l’élevage, le stock de femelles laitières de plus de trois ans enregistrées dans la base de données nationale d’identification (BDNI) a reculé de 67.400 têtes entre le 1er mars 2011 et le 1er mars 2012, soit -2 %. Les abattoirs ont pourtant réussi à maintenir leur activité. Sur le premier trimestre, les abattages ont atteint 616.000 femelles, soit autant que l’an dernier. Mais faire tourner des outils d’abattage en surcapacité devrait être plus difficile dans les mois qui viennent. FranceAgriMer estime que sur l’ensemble de l’année, les abattages pourraient reculer de 4 % en têtes. En volumes, le repli serait de plus de 5 %, en raison d’une baisse des poids moyens des carcasses, induite par une plus faible proportion de femelles de races à viande dans les abattages.
En veau, notre production est plutôt stable. Sur le premier trimestre, les abattages ont progressé de 0,3 % en volume d’après l’Institut de l’élevage. Mais l’année devrait  se terminer par un repli d’environ 2 % du nombre d’animaux abattus. Le manque de dynamisme de la demande a engendré une baisse saisonnière des cours plus rapide que les années passées, pourtant ces derniers restent encore à des niveaux supérieurs à l’an dernier. Si les engraisseurs sont prudents au moment de mettre en place, le marché des petits veaux n’en a pas trop violemment pâti pour le moment. L’offre française est peu évolutive. Selon l’Institut de l’élevage, les naissances de petits veaux croisés et de races à viande ont reculé respectivement de 8 % et 5,7 % en mars par rapport à l’an dernier, d’après la BDNI. Celles de petits veaux laitiers ont progressé de 1 % mais pourraient diminuer dans les mois à venir, du fait de l’érosion du cheptel laitier. Les effectifs de femelles laitières de plus de deux ans enregistrées dans la BDNI au 1er mars sont inférieurs de 2 % à ceux de mars 2011.

Retour du dynamisme à l’export
Le virus du Schmallenberg a fortement perturbé les échanges au premier trimestre. Les pays du Maghreb et du Proche-Orient avaient en effet instauré des barrières sanitaires qui ont limité nos ventes vers ces destinations. Mais depuis la mi-mai, des accords ont été conclus et les bateaux ont repris la direction des côtes sud de la Méditerranée. Les prix des jeunes bovins ont donc renoué avec la hausse. La croissance de nos exportations pourrait néanmoins bientôt ralentir. En effet, la production de jeunes bovins devrait se replier de 4 % cette année par rapport à l’an dernier. Nos exportations de broutards ont été très dynamiques en 2010 et 2011, ce qui s’est traduit par une baisse des mises en place dans les ateliers de taurillons. Dans ce contexte, les abattages reculeraient de 5 % sur l’année. De quoi envisager des prix élevés jusqu’en décembre...

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