Aller au contenu principal

Conjoncture / productions animales
Des prix d’ovins élevés mais une offre plus abondante

Malgré une hausse des abattages d’agneaux et d’ovins de réforme, les cours des ovins atteignent des sommets.

Lors de la semaine de l’aid, les prix de l’agneau ont dépassé de 4,6 % leurs niveaux de la même période de 2010. Sur septembre et octobre, le prix moyen pondéré des agneaux dépassait de plus de 7 % son niveau de 2010. Plus globalement, en 2011, les prix ont atteint des niveaux jamais recontrés depuis le passage à l’euro. Pourtant, la production française est relativement dynamique. En cumul sur les huit premiers mois de l’année, les abattages contrôlés ont progressé de 4 %, d’après l’Institut de l’élevage. Les abattages d’agneaux ont néanmoins été irréguliers. Ils ont été beaucoup plus nombreux en avril que les années passées, du fait de la sécheresse, puis plus restreints en mai et juin. En juillet, ils sont repartis à la hausse, et se situaient 10 % au dessus de leur niveau du même mois de 2010. En août, ils demeuraient nombreux, dépassant de 2 % ceux de l’an passé à la même date. Enfin en septembre, ils étaient quasiment stables par rapport à 2010. Si ce retour de l’offre par rapport aux années précédentes n’a visiblement pas pesé sur les prix, c’est du fait de la moindre concurrence étrangère. En effet, avec plus de 75.000 téc sur les huit premiers mois de 2011, les importations de viande ovine sont inférieures de 7.000 téc à celles de la même période de 2010, d’après Agreste.
Autre paramètre dans le sens de la fermeté des cours : nos exportations en vif ont fortement progressé. En cumul sur les sept premiers mois de l’année, les expéditions d’ovins vivants atteignaient 392.000 têtes, soit 12 % de plus qu’à la même période de 2010, d’après l’Institut de l’élevage. Nos envois se sont envolés vers nos principaux partenaires commerciaux : +10 % pour l’Espagne à 200.000 têtes et +14 % pour l’Italie à 148.000 têtes. Les échanges avec le Liban s’intensifient et atteignent 33.500 têtes, soit 12 % de plus qu’en 2010 à cette période. En juillet et en août, les exportations vers l’Italie et l’Espagne se sont tassées et le solde de notre commerce extérieur d’ovins vivants est devenu pour la première fois de l’année négatif. Dans le même temps, le Liban était plus que jamais présent aux achats : ses commandes ont dépassé en juillet de 46 % leur niveau de l’an passé.

Les prix devraient rester élevés
De quoi rassurer les éleveurs qui n’échappent pas à la hausse des coûts de production. L’indice des prix d’achat des moyens de production agricole des ovins viandes dépassait en août de 9,8 % son niveau du même mois de 2010, d’après l’Institut de l’élevage. Et a priori, la tendance ne devrait pas se renverser. Les prévisions de l’Institut montrent que le coût des aliments achetés progressera de 5,3 % entre août et novembre.
En brebis, même ambiance. Les abattages ont été abondants cette année. En cumul de janvier à septembre, ils dépassent de 7,1 % les tonnages de la même période de 2010, d’après Agreste. Ils ont fortement progressé en mai (+13 %) et en juin (+7 %) du fait de la sécheresse. Ils ont ensuite ralenti en août (-2 %) et en septembre (-6,9 %). Mais dans le même temps, le prix moyen pondéré des brebis a grimpé de 25 % entre octobre 2010 et octobre 2011. Car la demande méditerranéenne (italienne et nouvellement libanaise) est bien présente. Les prix ont donc progressé en France comme aux Royaume-Uni ou en Irlande où les ovins de réforme sont actuellement mieux valorisés qu’en France. La bonne qualité globale des animaux, qui sont mieux finis que les années passées, a aussi contribué à cette revalorisation.
L’augmentation des abattages de brebis de réforme ne signifie pas pour autant que les éleveurs français décapitalisent. La prime ovine a été en effet remaniée. Dorénavant, les éleveurs peuvent en faire bénéficier leurs agnelles tout en réformant certaines femelles. Ainsi, le cheptel reproducteur français ne devrait pas baisser en 2012, et la production devrait rester similaire à celle de 2011.

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne