Apeval
Des préparations biscuitées pour porcins et autres
En activité depuis l’été, l’usine vendéenne de La Tardière fabrique des ingrédients à haute valeur nutritionnelle, à partir de coproduits de la BVP et biscuiterie industrielles. Elle compte atteindre les 25.000 t de produits standards en 2014.



« Apeval s’est doté du premier outil industriel français de valorisation des coproduits générés par les industries de la boulangerie/biscuiterie », a déclaré Luc Canevet, président d’Apeval (joint-venture créée entre le groupe français Akiolis et l’entreprise espagnole Promic, cf. n°3970), lors de l’inauguration de la structure le 15 novembre à La Tardière, en Vendée. Le process repose sur un principe de broyage/séchage des matières, par déshydratation douce qui préserve les qualités nutritionnelles des coproduits, collectés en vrac ou emballés, et évitent la production de dioxines et PCB résiduels par chauffage des contenants. Les prémix standards produits ressemblent à une chapelure rousse grossière. Vendus en vrac, ils présentent un profil spécifique en sucre, graisse, protéine, sels minéraux et fibres, adapté à l’animal visé. Améliorant la productivité nutritionnelle de l’aliment, ils se substituent aux céréales à hauteur de 20 % au maximum. L’usine, qui représente un investissement de 4 M€, possède une capacité de production de 50.000 t, et générera « en période de croisière » un chiffre d’affaires de 10 M€, précise l’entreprise.
Contractualisation de la filière
« Les industries agroalimentaires, qui fournissent les coproduits à Apeval, s’engagent sur un, deux ou trois ans, avec une révision annuelle du prix de vente », confie Xavier Cros, directeur général d’Apeval. Quant aux fabricants d’aliments pour animaux, ils signent des contrats annuels, avec possible renégociation des prix d’achat. « Les tarifs Amont et Aval sont de fait indexés sur le cours du blé tendre rendu Rouen. »
Produits sur mesure
Après mélange, broyage, séparation balistique, séchage, criblage, rebroyage et tamisage des coproduits, les produits intermédiaires sont stockés. Ils sont ensuite assemblés et complémentés pour répondre aux cahiers des charges des clients. Leur sont ajoutés du talc (pour fluidifier le produit fini, stocké en silo) et des sons ou remoulages de blé, pour les fibres.
Malgré les garanties de constance de la composition nutritionnelle de ses produits, de sécurité sanitaire et de traçabilité, Apeval rencontre des freins à son développement. « Nous nous heurtons au poids de la tradition, côté fournisseurs, qui ont l’habitude de livrer directement leurs coproduits à l’éleveur. Et à une certaine méfiance des fabricants d’aliments, échaudés par des expériences passées (farines animales, NDLR) », explique Xavier Cros. Et Joan Casany, directeur général de Promic, de conclure : « Il nous faut maintenant convaincre nos clients ! »