Des oiseaux autour du Pib
La lecture seule du produit intérieur brut (Pib) d'un pays ne saurait suffire à diagnostiquer son état. Partant de ce constat, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a présenté dix autres indicateurs le 23 juin, en complément du Pib (voir p. 3). Aux côtés du “taux d'emploi”, de “l'espérance de vie en bonne santé”, ou des “écarts de revenu”, on retrouve “l'abondance des oiseaux” ! D'après Philippe Le Clézio du Cese, les agriculteurs ne seraient « pas très chauds pour la retenue de cet indice ». Un critère qui renvoie directement à la biodiversité. Sans doute, aurait-il été plus cohérent de retenir cette notion plus globale, qui ne se limite pas au nombre d'espèces de volatiles autour d'un champ. Pour autant, le monde agricole ne l'accepterait pas davantage, a priori. Et pourtant… Rêvons un instant. Imaginons que l'ensemble des nations reprennent cette idée du Cese. L'agriculture française serait-elle la plus mal lotie ? Pas certain au regard des contraintes (environnementales, notamment) imposées par l'État français aux producteurs. Cette recherche de qualité, parfois incomprise par le monde agricole mais répondant à des attentes des consommateurs (qui d'ailleurs ne se reflètent pas toujours dans leurs actes d'achats), prendrait alors tout son sens. Un peu plus en tout cas… Car la véritable révolution serait la prise en compte de ces éléments dans le prix des matières premières agricoles. Si c'était le cas, certaines agricultures étrangères, peu soucieuses de l'environnement et des droits sociaux, entre autres, apparaîtraient soudainement un peu moins vertueuses… Au bénéfice de l'agriculture hexagonale qui, quoi qu'en pense certains, progresse en matière de préservation de l'environnement. Mais tout ceci n'était qu'un rêve…