Dès juillet, les camions les plus polluants resteraient hors de Paris
La maire de Paris a créé la surprise en annonçant la présentation imminente d'un plan antipollution avec de premières applications dès l'été prochain.
La circulation dans Paris – hors périphérique et bois – devrait être interdite aux poids lourds les plus polluants (mis en service avant oct. 2001), dès juillet 2015, a annoncé Anne Hidalgo, le 28 janvier. Cette mesure s'intègre dans un plan antipollution plus large, qui devrait être présenté le 9 février. De 2017 à 2020, les classes de camions suivantes seront interdites jusqu'aux Euro 4 inclus. Des mesures qui n'auraient fait l'objet ni de consultation, ni de présentation aux professionnels. Les premières restrictions ne semblent néanmoins pas être si handicapantes pour les meuniers, qui doivent approvisionner plus de 1.000 artisans chaque semaine dans la capitale.
Souhaitant éviter aux entreprises « une mesure couperet qui ne leur permettrait pas d'exercer leur activité », la mairie de Paris prévoit des aides financières pour accompagner le passage à des véhicules propres, sous certaines conditions. L'État couvrirait 50 % du prix d'achat et la municipalité négocierait des taux préférentiels. Mais ces soutiens seraient réservés aux entreprises basées à Paris ou dans la petite couronne… Ce qui n'est pas le cas des moulins approvisionnant la capitale.
Faire reconnaître les spécificités sectorielles
Le redéveloppement des livraisons en sacs ayant conduit à des changements de camions chez les meuniers, « ils ont suivi l'évolution technologique et répondent le plus souvent aux normes 4, 5 voire 6 », indique Olivier Deseine, président Ile-de-France à l'ANMF. Néanmoins, « nous restons vigilants sur ce dossier. Nous devons, collectivement, avec l'AUTF mais aussi les boulangers, relayer nos craintes et besoins. » La livraison test en présence des services municipaux, repoussée une première fois, doit y contribuer. « La marie doit se rendre compte qu'il est indispensable de stationner le camion à proximité de la boulangerie pour la manutention de charges lourdes, que le moteur doit tourner pour actionner la pompe pour le vrac… », illustre Olivier Deseine. L'AUTF va continuer d'œuvrer pour que les spécificités sectorielles soient prises en compte. Reste que la volonté de supprimer le diesel à termes se heurte à l'absence d'alternative technologique proposée par les constructeurs.