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Des états généraux de l'Agriculture avant le Sia

« Besoin de réponses concrètes, et rapidement »

Al'occasion de la présentation de leurs vœux, le 7 janvier à Paris, la FNSEA et Coop de France ont annoncé l'organisation d'états généraux de l'Agriculture, dont la tenue serait idéalement prévue juste avant l'ouverture du Salon de l'agriculture 2014. Pour le président de la FNSEA, il s'agit de « remettre l'agriculture à la place qui doit être la sienne ». Seront notamment abordés, la simplification administrative et fiscale, les moyens pour investir et moderniser les exploitations, l'allégement du coût du travail et l'allégement de la réglementation. L'annonce de ces états généraux, à l'initiative des membres du Conseil de l'agriculture française (FNSEA, JA, Coop de France, les chambres d'agriculture et la confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du Crédit agricole [CNMCCA]), est intervenue le jour de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale pour l'examen du projet de Loi d'avenir agricole. Elle fait suite à plusieurs semaines de conflit, entre certaines filières agricoles, agroalimentaires et l'État.

« Besoin de réponses concrètes, et rapidement »

« Pour réussir et mettre l'agriculture à sa place, nous avons besoin d'accompagnement et surtout de réponses les plus concrètes possibles », a expliqué le patron du syndicat agricole majoritaire. Le Premier ministre et des membres du gouvernement y sont attendus et y seront interpellés. Le timing pour annoncer cet évènement, alors que le projet de Loi d'avenir agricole s'ouvrait à l'Assemblée nationale, n'est pas le fruit du hasard. « L'objectif n'est pas de proposer une contre loi », a assuré Xavier Beulin, bien que de nombreux points du texte de Stéphane Le Foll ne récoltent pas l'adhésion des organisateurs de ces états généraux. L'idée est plutôt de faire un diagnostic de l'agriculture française, identifier ses besoins afin de les faire remonter aux dirigeants actuels du pays. « La France affiche un retard d'investissement par rapport aux autres pays », a souligné Xavier Beulin. « Nous ne réclamons pas forcément des aides publiques. Cependant, il nous faut un cadre dynamique, pour créer de la valeur, développer les territoires et l'emploi. » « Mais il faut aller vite », a prévenu le président de la FNSEA, « la tension monte ». Les partenaires du secteur agricole traditionnels, comme les services, seront invités aux états généraux jusqu'à la Distribution.

“Il nous faut un cadre dynamique, mais il faut aller vite. La tension monte. ”

Ce sera aussi l'occasion d'aborder d'autres sujets. « Les marges de nos entreprises se dégradent. La gestion de la volatilité pose toujours problème avec la distribution, qui refuse de répercuter les hausses des matières premières.» « Nous ne sommes plus aidés pour moderniser nos outils. La réglementation, le nombre de prélèvements et le coût du travail en France génèrent des distorsions de concurrence », a lancé Philippe Mangin, président de Coop de France. Par ailleurs, s'agissant de l'Écotaxe, qui a mis le feu aux poudres en Bretagne, Xavier Beulin a déclaré que le dispositif devait être « fondamentalement » revu et corrigé. De son côté, Dominique Lefevre du CNMCCA a averti que les banques, et plus particulièrement le Crédit agricole, « risquaient de réduire leur marges de manœuvre pour financer l'économie » compte tenu de nouvelles obligations portant sur certains ratios. Il a également regretté que les évolutions de la réglementation ne favorisent pas les instruments de gestion de risques.

Une annonce « un peu bizarre » pour Stéphane Le Foll

Pour sa part, le ministre français de l'Agriculture s'est dit « prêt à avoir une discussion sur les objectifs stratégiques sous la forme d'états généraux ». «Mais je trouve cette annonce un peu bizarre alors que (...) j'avais déjà largement anticipé sur la question de la compétitivité et des objectifs stratégiques (notamment avec FranceAgriMer) », a-t-il lâché lors d'une conférence de presse avec son homologue allemand, le 7 janvier à Paris.

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