Entreprises
Délais de paiement, des TPE/PME fragilisées
L’agroalimentaire fait partie des secteurs dont les risques de défaillances d’entreprises se détériorent. Ces dernières sont en lien direct avec leurs problèmes de trésorerie, consécutifs entre autres aux dépassements des délais de paiement.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, a présenté le 6 février son Plan pour la trésorerie des entreprises. Outre des mesures pour aider les sociétés à faire face dans l’immédiat et la durée à leurs besoins de trésorerie, le plan prend comme cheval de bataille les délais de paiements, en partie responsables des problèmes de liquidités et des défaillances d’entreprises. Une démarche saluée le 14 février par Guillaume Cairou, le président du Club des entrepreneurs, pour qui « les délais de paiement sont un levier de compétitivité qui a trop longtemps été sous-estimé ».
Des défaillances en progression
Selon lui, « dans notre pays, c’est plus de 25 % des défaillances d’entreprises qui sont dues à des problèmes de trésorerie, et ce sont les PME de 20 à 50 salariés qui ont été les plus touchées ces dernières années avec une augmentation de près de 60 % entre 2007 et 2011 ». Selon le baromètre des défaillances de l’assureur-crédit Coface publié le même jour, « si le nombre de défaillances d’entreprises en France, déjà élevé, reste stable » en 2012 (+1,1 % sur un an, à 60.461 cas), ses prévisions pour 2013 font état d’une « hausse des défaillances jusquà 62.000 cas ». L’agroalimentaire fait partie des secteurs dont les risques se détériorent. « Victime d’une demande atone, il subit une hausse du coût (financier des défaillances pour les fournisseurs) marquée (+130 %). »
Le ralentissement de l’économie enregistré en 2012 est en effet de nature à accentuer « les tensions sur la trésorerie des entreprises, notamment des TPE et PME, dans un contexte du maintien à un niveau élevé des délais de paiement », s’inquiète Pierre Moscovici. Pour y remédier, en plus de balayer devant sa porte, en ramenant à vingt jours les délais de paiement de la sphère publique, le ministre veut accroître l’efficacité de la loi pour réduire ces délais de paiement. Cela passera par le renforcement des contrôles des délais de paiement, avec un objectif de 2.000 établissements inspectés en 2013 (+10 %), et la mise en place de sanctions administratives financières (de 75 à 375.000 €).