Deinove passe au pilote industriel de production d'éthanol de cellulose
La société de biotechnologies industrielles Deinove a franchi l'étape des tests de production d'éthanol à partir de matières premières cellulosiques (pailles, tiges, écorces, bois).
Deinove a franchi trois étapes sur quatre. Celle qui vient de s'achever, les tests de production d'éthanol à partir de substrats cellulosiques, était particulièrement importante, car elle justifiait la raison d'être de l'entreprise de recherche et développement : la capacité à produire des molécules renouvelables à partir de matières premières qui ont peu de valeur et qui, en tout cas, ne sont pas des ressources alimentaires.
L'élargissement de l'éventail des substrats utilisables
Un des points importants de l'étape franchie est « une capacité propre au déinocoque qui permet une réduction significative du coût de l'hydrolyse », a précisé Deinove. Les déinocoques sont cette famille de bactéries capables d'hydrolyser des matières coriaces comme les pailles, les drêches de blé et de maïs, les tiges, écorces et résidus de bois. « Par rapport au programme initial, nous avons beaucoup élargi nos possibilités en termes de substrats utilisables et donc de potentiel de commercialisation », a déclaré Emmanuel Petiot, directeur général de Deinove. Dans le détail, cette étape a consisté à adapter les déinocoques à des situations hostiles : résister aux acides du pré-traitement de la matière première, toxiques. Elle a consisté aussi à faire en sorte que la bactérie produise elle-même les enzymes dégradant la cellulose et l'hémicellulose. Alors que, dans les autres voies de production d'éthanol cellulosique, les sociétés de R&D achètent les enzymes.
Ce franchissement de la troisième étape a été validé par Bpifrance, filiale de la Caisse des dépôts et de l'État avec, à la clé, un versement de 1,2 M€ sous forme d'aide à l'innovation. Le programme de R&D de Deinove pour l'éthanol cellulosique bénéficie du soutien du programme ISI (Innovation stratégique industrielle), qui prévoit une aide de 6,3 M€ pour l'entreprise. La société a déjà perçu 4,1 M€ au titre des précédentes étapes.
La prochaine phase sera la mise à l'échelle de la production. Au début de la phase 3, la production était testée dans des conteneurs de 250 millilitres, à la fin, elle était réalisée dans des conteneurs de 20 litres.