De petites affaires traitées en colza en base 42
Des transactions de graines de colza, ne concernant a priori que de faibles volumes, ont été réalisées en base 42 dans le Sud-Ouest. Toutefois, les inquiétudes des vendeurs persistent.
D'après plusieurs sources concordantes, des affaires en colza ont bien été traitées en base 42 % de taux d'huile pour la campagne 2016/2017 dans l'Hexagone, selon le souhait de l'industriel Saipol, et ce depuis plusieurs semaines. Ces transactions ont été signalées essentiellement dans la zone Sud-Ouest, par de petits organismes stockeurs. Néanmoins, elles ne concerneraient pas de volumes importants, aucune affaire en provenance de grands collecteurs n'ayant été rapportée dans d'autres régions pour le moment. « Le marché du Sud-Ouest est assez particulier. Le colza n'est pas la culture prioritaire dans la zone, plutôt tournée vers le tour-nesol ou le maïs », explique un trader. Ce dernier ajoute que le marché « est assez étroit dans la région avec, d'un côté, la présence d'un seul acheteur, Saipol, et, de l'autre, peu de volumes. Il n'est donc pas étonnant d'y voir des échanges en base 42 ».
Craintes d'un marché hexagonal à deux vitessesLa compensation promise par le triturateur Saipol, point qui cristallisait les peurs des vendeurs, aurait bien été payée. La rentabilité de leur activité n'a pas été affectée. Toutefois, les inquiétudes demeurent quant à la période post-2018, producteurs et vendeurs craignant toujours une baisse des prix payés. « Le marché est encore un peu bloqué par les discussions entre l'industriel et les vendeurs, ces derniers craignant une baisse de leur rémunération à l'avenir. Mais les organismes stockeurs devront tôt ou tard faire de la place dans leurs silos, ce qui est susceptible de faire évoluer les discussions », analyse un trader. Jacques Commère, responsable Communication de l'Organisation des producteurs de grains, craint « un marché à deux vitesses dans l'Hexagone. Dans le Sud-Ouest, les graines vont soit à Sète, soit à Bordeaux, où l'on passerait en base 42. Or, dans l'Est du territoire, l'Allemagne achète du colza français en base 40 ».
Euronext a annoncé le 10 mai le lancement à l'automne de son premier contrat à terme sur les engrais azotés. « Euronext propose un contrat à terme à livraison physique négocié en euro et s'appuyant sur différents partenaires tout au long de la chaîne d'approvisionnement de la production d'engrais », selon un communiqué. Le point de livraison se situe à Rouen. Le cycle initial des échéances est mars, juin, septembre et novembre, couvrant un horizon de cotations de plus de deux ans. « Le contrat à terme sur la solution azotée s'adresse à l'ensemble des filières et notamment aux coopératives agricoles », déclare Olivier Raevel, directeur Matières premières, précisant que le produit a été conçu « pour répondre aux besoins d'une industrie déjà familière avec l'utilisation d'instruments de gestion du risque de prix ».