Entreprises
Cybercriminalité, aucune entreprise n’est à l’abri !
Une faille dans la sécurité peut coûter cher à l’entreprise. Outre un bon diagnostic de vulnérabilité et un plan d’action, les sociétés doivent porter plainte pour faire avancer la lutte.
Quatorze millions d’euros ! C’est le montant de l’escroquerie dont a été victime fin janvier l’importateur de bois PBM (Pacé-35). Le groupe Terrena a, quant à, lui déjoué le même type d’escroquerie au moins deux fois l’an dernier, et a déposé plainte. EDF vient de lancer une grosse opération de communication contre les mails frauduleux adressés à ses clients... Autant de cas récents, désormais médiatisés, qui relancent le débat sur la sécurité des entreprises, toutes tailles et activités confondues. « Personne n’est à l’abri d’une attaque qui se prépare par un vol d’informations. La cybercriminalité est d’ailleurs, parmi les délits, celui qui augmente le plus », martèle Jean-Louis Courteaud, expert de justice spécialisé dans la sécurité des systèmes d’information. « Les cyber-menaces sont en premier lieu des actes de criminalité financière », note Olivier Hassid, rédacteur en chef de la revue Sécurité et stratégie qui vient de livrer un numéro sur la question.
L’information convoitée
Toutes les sociétés doivent et peuvent se protéger. « Malheureusement, on en parle très peu car les entreprises victimes ont un peu honte ou peinent à comprendre le langage très technique des spécialistes, sans compter la difficulté à porter plainte », souligne Jean-Louis Courteaud. La lutte n’est pas forcément coûteuse. à commencer par la réalisation d’un état des lieux des menaces, des conséquences et des protections déjà en place. « Auparavant la richesse d’une entreprise, c’était les hommes et les produits. Désormais, il faut y ajouter l’information qui doit être aussi bien protégée, car elle appartient au cœur de métier. Or, deux sociétés sur trois n’ont pas de procédure de sauvegarde correcte. Et la moitié des entreprises ayant subi un gros sinistre informatique déposent le bilan dans les deux ans ». La gestion des mobilités (le taux de survie d’une clé USB est de moins de dix-huit mois, les vols d’ordinateurs se multiplient dans les trains…) et surtout la sensibilisation de tous sont incontournables, des cadres aux standardistes, en passant par les commerciaux qui, sans penser à mal, donnent parfois des informations stratégiques.