Cristal Union et GlobalBioEnergy misent sur l'isobutène base végétal
Le 4e transformateur de betteraves en Europe souhaite lui aussi participer au développement des bio-filières. Olivier de Bohan, son président, était présent au Siñal ce 19 mai.
Le groupe Cristal Union (CU) et la start-up française Global-BioEnergy, dans laquelle CU est actionnaire, viennent d'annoncer dans un communiqué du 21 mai, la création d'une structure commune dénommée « IBN-One », dans le but de construire la première usine française de conversion de ressources renouvelables en isobutène. À ce titre, un projet pilote semi-industriel en Allemagne pour le compte de l'entreprise Audi est actuellement en cours. Le centre de recherche ARD, dont l'actionnaire principal est Vivescia et dont CU détient aussi des parts, participe au projet en accueillant la start-up dans ses locaux. « ARD est là pour aider des structures à gravir des échelons de mâturité technologique », explique Jean-Marie Chauvet, chef de projet chez ARD.
Un fort potentiel de marchéGlobalBioEnergy fabrique la souche bactérienne, qui produit l'isobutène en consommant le sucre. Le projet consiste à produire de l'isobutène de type gazeux base végétal, équivalent à de l'iso-butène base pétrole sur le site de Bazancourt, à partir de ressources telles que le sucre pour en extraire le glucose. Cet isobutène biosourcé peut être ensuite transformé en isooctane et ainsi être utilisé pour fabriquer du biocarburant. IBN-One aura une capacité de production d'isobutène de 50.000 t. Son usine devrait être opérationnelle dès 2018. « IBN-One est un pont entre l'industrie du sucre et la pé-trochimie. Les marchés de l'isobutène fossile, dans les matériaux et dans les carburants, sont immenses. Le développement d'une part de marché pour l'isobutène renouvelable ouvre des perspectives supplémentaires à l'agriculture française », déclare Alain Commissaire, DG de CU. « La production de bioéthanol est un élément majeur, qui nous a permis d'augmenter notre production de betterave. Les agriculteurs sont prêts à s'investir mais si l'on se base sur des biocarburants de 1ère génération. Si on tue celle-ci, on tuera les suivantes » , a pour sa part expliqué Olivier de Bohan, président de CU, lors du congrès du Siñal, consacré aux nouvelles-valorisations des agroressources.