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Crise de l'élevage : Bruxelles met 500 M€ sur la table en aides directes et indirectes

Les manifestations n'auront pas impressionné les autorités européennes qui ont apporté des réponses très éloignées des attentes des éleveurs européens.

La Commission européenne (CE) a proposé, lundi 7 septembre, 500 M€ pour tenter de régler la crise actuelle qui touche particulièrement les marchés du lait et du porc. C'est loin de satisfaire les milliers d'agriculteurs qui ont manifesté, parfois violemment, sous ses fenêtres à Bruxelles. « La Commission va proposer que la partie la plus significative » de ce montant soit « fournie à tous les États membres sous forme d'enveloppes pour soutenir le secteur laitier », a précisé l'exécutif bruxellois. Aucune clé de répartition selon les pays et/ou les secteurs n'a été précisée.

Trois niveaux de mesures

La CE promet que les États membres les plus touchés auront droit à un « égard particulier ». Sa réponse veut avoir un impact à trois niveaux : répondre aux difficultés de trésorerie des agriculteurs, stabiliser les marchés et s'attaquer au fonctionnement de la chaîne de production. La nouvelle manne proposée par Bruxelles est à répartir entre aides directes – avec notamment la possibilité pour chaque pays de payer les aides prévues dès le mois d'octobre, pour résoudre au plus vite les problèmes de trésorerie des agriculteurs – et mesures de soutien aux marchés. La CE met ainsi l'accent sur l'aide au stockage privé, à la fois dans le secteur laitier avec un fonctionnement amélioré et aussi pour la viande de porc, avec le lancement d'un nouveau programme, qui devrait permettre de retirer du volume du marché.

La CE va aussi intensifier la promotion des produits du terroir à l'exportation, en augmentant son budget en 2016, et plancher sur de nouveaux accords commerciaux bilatéraux, à l'image de ceux conclus avec le Canada et le Vietnam. Un soutien à l'exportation était souhaité par les agriculteurs comme par l'Allemagne et son ministre, Christian Schmidt, qui voit encore « trop d'obstacles, de barrières, et de bureaucratie ».

Pas question d'élever le prix d'intervention

Fidèle à une approche libérale de la Pac, Jyrki Katainen, vice-président chargé de l'Investissement, qui présentait les mesures en lieu et place de son confrère chargé de l'Agriculture, souffrant, a écarté l'idée de relever le prix d'intervention. « Cela pèserait sur la compétitivité de l'UE pour les 10 % de la production laitière qui doivent être exportés », a-t-il souligné. La mesure est pourtant réclamée par plusieurs pays, dont la France, et par certains producteurs. « Le lait est payé moins cher qu'il nous coûte à produire, il nous faudrait un prix de base de 350 à 400 € (1.000 litres) alors qu'on est payé 280 € », déplorait un producteur laitier français à Bruxelles. Le mécanisme de soutien a été activé au cours de l'été dans plusieurs pays, notamment la Lituanie et la Finlande, voisins de la Russie et très touchés par l'effondrement des marchés.

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