Dossier
Courtier en marchandises, un turn over important
Le métier de courtier en marchandises s’apprend sur le tas. La FFSCM propose un cycle de formation pour compléter leur apprentissage. Mais l’expérience acquise sert de tremplin professionnel pour nombre de courtiers.
Les maisons de courtage sont réputées pour être de bonnes écoles, où l’on dispense une formation d’excellence », résume Édward de Saint-Denis, chef de desk des courtiers physiques chez Plantureux & Associés, en charge du recrutement. « Pour former un courtier en marchandise, il faut entre trois et cinq ans, ce qui représente un lourd investissement pour nos petites sociétés, précise Antoine de Gasquet, président de la Fédération française des syndicats de courtiers de marchandises (FFSCM). Une fois formé, le professionnel compétent est alors convoité par la filière. Mais la société de courtage peut trouver un avantage à ce turn over. « Sur les dix dernières années, dix anciens de chez nous travaillent désormais avec nous : ils sont passés du statut de collaborateur à celui de client », argumente le chef d’équipe de Plantureux. Hélas, d’autres séparations finissent par un procès.
Une formation continue, en interne et en externe
La formation initiale du courtier importe peu : « Comme je le dis souvent aux étudiants, le commerce ne s’apprend pas dans les écoles », déclare le président de la FFSCM. Et le courtier de Plantureux d’acquiescer : « Je n’achète pas un CV mais une personnalité et un potentiel. » Si les langues étrangères sont un critère important, avec la mondialisation du commerce, il faut que le candidat soit « altruiste », « endurant au stress » et présente des « aptitudes commerciales ». Il doit avoir un esprit d’équipe tout en travaillant de manière indépendante sur son portefeuille de clients. « L’alternance est un bon moyen pour jauger l’étudiant et l’intégrer, une fois diplômé, si le courant passe », note Antoine de Gasquet. Ensuite, charge à l’employeur de « lui apprendre les techniques de courtage, l’intégrer dans les réseaux et l’aider à devenir un référent sur son marché ».
Par ailleurs, la FFSCM propose un cycle de formation, qui débutera cette année en avril-mai. Il va de la mise à niveau en droit du commerce à la connaissance des contrats Incograins et addenda techniques, de la clause de réserve de la propriété à la loi Gayssot sur les transports.