LESIEUR
Coudekerque se focalise sur les huiles alimentaires
L’usine Lesieur de Coudekerque-Branche, spécialisée dans le raffinage et le conditionnement des huiles alimentaires était l’avant-dernière étape (16e) du Sofitour, proposé par le groupe Sofiprotéol dans le cadre de ses 30 ans.
Le site de Coudekerque est composé d’une partie raffinage et d’une partie conditionnement des huiles. Il y a quelques années, il y avait encore une activité de trituration, mais aujourd’hui, l’usine réceptionne directement les huiles brutes. Fin décembre 2013, le débouché d’huile non-alimentaire pour la production de biodiesel cessera, en raison de l’évolution de la réglementation européenne sur les biocarburants de ces derniers mois, devenue moins incitative. Le site sera, dès lors, dédié à la filière alimentaire.
Les huiles brutes arrivent par camions, trains, mais également bateaux. « Le site possède trois lignes de production pour le raffinage : une pour le tournesol classique, une pour le tournesol oléique, et une multiqualités pour les huiles brutes de colza, soja, maïs, arachide, etc. », explique Béatrice Perrigault, ingénieure raffinage et conditionnement sur le site de Coudekerque. Le tournesol classique provient de France ou d’Ukraine, et l’oléique vient de la zone de Clermont-Ferrand, voire parfois d’Amérique du Sud ou d’Europe.
L’usine réceptionne annuellement 200.000 t d’huile de tournesol et 40.000 t d’huile de colza pour le débouché alimentaire et jusqu’à fin 2013, 180.000 t d’huile de colza pour la production de biodiesel.
Avant toute chose, l’huile est filtrée une prelière fois pour enlever les impuretés. De l’acide phosphorique est ajouté afin d’hydrater les phospholipides.
Neutralisation, décoloration et désodorisation
Le raffinage, à proprement parlé, se fait en trois étapes, quasi entièrement automatisées. La première est la neutralisation. L’ajout de soude, va permettre de transformer les phospholipides présents en savon. Grâce à une étape de centrifugation, on va séparer la phase huile et la phase eau + savon. « La pâte de neutralisation va donner des huiles acides qui vont être valorisées par la nutrition animale ».
Vient ensuite la décoloration. « Il s’agit de se débarrasser de tout ce qui est pigments, c’est à dire les carotènes, mais surtout la chlorophylle . On mélange l’huile avec deux types de terres, sous forme de tous petits granulés blanchâtres, puis on filtre de nouveau ». Le rendement se situe autour de 95-96 % entre la première et la deuxième étape.
Le raffinage se termine par la désodorisation, via le passage dans une colonne quasiment sous vide, chauffée à 220-225 °C. Après quoi, l’huile est refroidie à 25 °C. On lui ajoute également de l’azote pour éviter les phénomènes d’oxydation. Puis elle est stockée.
Sur les lignes tournesols classique et oléique, il y aura, en plus, une étape de décirage, pour que les huiles ne se troublent pas.
L’atelier de conditionnement compte 35 références de bouteilles différentes, permettant de conditionner 180 Ml d’huile. Quelque 13 % partent sur le grand export, le reste étant vendu dans les GMS françaises et en Europe du Nord.