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Grand port maritime de Rouen
[Covid-19] Haropa s'attend à une « campagne céréalière historiquement bonne »

Au vu du niveau des chargements des dernières semaines, la campagne céréalière 2019/2020 du port de Rouen est qualifiée d’« excellente » avec 7,2 Mt chargées à fin mars, soit +24 % par rapport à la dernière campagne.

© Haropa - Eric Houri

« Des exportations record de céréales sur le premier trimestre boostent la filière Vracs solides (+18% avec 4,26 Mt). Le niveau des chargements des dernières semaines laisse présager une campagne historiquement bonne », indique un communiqué d’Haropa.

Une bonne dynamique à l’exportation

« Les exportations de céréales du port de Rouen sur le premier trimestre s’élèvent à 2,7 Mt, contre 2,4 Mt sur janvier-mars 2019 », précise Manuel Gaborieau, délégué commercial Céréales et agro-industrie de Haropa. Dans le détail, 2,1 Mt de blé tendre et 600 000 t d’orge ont été chargées. Sur la campagne 2019/2020, les sorties de céréales atteignent 7,2 Mt à fin mars, soit +24 % de plus que sur juillet-mars 2019. Quelque 5,4 Mt de blé tendre et 1,8 Mt d’orge ont déjà pris le large, sans oublier quelques dizaines de milliers de tonnes de blé dur. « Concernant les destinations, on peut remarquer des chargements d’orge de brasserie sur le Mexique et de blé tendre sur l’Afrique de l’Ouest », souligne le dirigeant d’Haropa. Sur le premier trimestre 2020, on peut également noter des exportations de blé tendre supérieures sur le Maroc (1 Mt) par rapport à l’Algérie (900 000 t), bien que sur la campagne à fin mars, l’Algérie garde la tête. S’agissant des perspectives sur la fin de campagne, les tonnages à l’export sur avril devraient avoisiner le million de tonnes de céréales, comme en mars. Par contre sur mai-juin, même si la demande existe et qu’il y a déjà des chargements de prévu, ils ne devraient dépasser les 700 000 t. Au total, les sorties de céréales sur le deuxième trimestre 2020 s’établiraient aux alentours de 1,7 Mt, comme l’an dernier sur la même période. « Encore faut-il qu’il reste de la marchandise dans les silos portuaires en fin de campagne ! Car, malgré la bonne récolte 2019, tous les volumes déjà sortis font qu’il y a moins de marchandises dans l’hinterland du port rouennais. Il est nécessaire que la logistique suivent pour aller chercher des grains plus loin », tempère Manuel Gaborieau.

Un avis partagé par Alain Charvillat, directeur Céréales Export de Sénalia : « Nous avons chargé 650 000 t de céréales en mars et déjà 500 000 t au 15 avril. Il nous reste 1 Mt à charger sur mai-juin, pour atteindre les 5 Mt prévues sur la campagne 2019/2020, un objectif en hausse de 1 Mt par rapport à 2018/2019 ».

Antoine Grasser, responsable du pôle Grains de NatUp, auquel appartient le Silo maritime d’exportation (Simarex) sur le port de Rouen, confirme cette bonne dynamique : « Les exportations de grains sur janvier-mars 2020 sont en hausse de 12 %. Une tendance qui s'est accélérée ces derniers mois (+7 % sur la campagne 2019/2020 à fin mars) ». Les perspectives sont plutôt bonnes sur le deuxième trimestre 2020, avec des volumes supérieurs à l'an dernier sur la même période. Mais le trafic sera moindre que celui du premier trimestre, en cette période de moisson des principaux clients de Simarex.« Globalement, les volumes de la campagne 2019/2020 devraient être nettement meilleurs que ceux de l'an dernier, avec une hausse que l'on peut dès à présent estimer à presque 10 % pour approcher les 1,2 Mt. »

Une logistique qui fonctionne

Pour l’heure, l’activité Céréales Export d’Haropa-Port de Rouen fonctionne correctement car les grains arrivent bien par train/camion/péniche, après deux premières semaines de confinement de flottement au niveau ferroviaire. « Le temps que SNCF Réseau évalue avec les terminaux céréaliers rouennais les besoins et mette en place le personnel et le matériel adéquates », explique le dirigeant d’Haropa. Et Antoine Grasser de témoigner : « La logistique n'a pas été bloquante du fait de consignes de sécurité rassurantes et qu’il s’agit essentiellement de logistique de proximité, avec des rotations courtes. Nous sommes partenaires de longue date. Le fait que nous n’ayons pas d’interruption d’activité et une bonne visibilité sur le planning de livraison, nous a permis de maintenir une bonne relation avec les entreprises logistiques ». Selon Alain Charvillat, si depuis la mi-mars, 80 000 t à 100 000 t des grains sont acheminées par camion, 50 000 t par la péniche et 10 000 t à 12 000 t par le train, les livraisons par la route devraient décroître d’ici fin avril, pour voir la voie d’eau prendre le relais en mai. La raison : « L’hinterland proche de Rouen se vide de ses marchandises transportables par camion ».

Globalement, les silos se sont organisés pour répondre à la demande des importateurs. Leurs équipes arrivent à charger à temps les navires. Au niveau des services portuaires, la manutention, le remorquage, les contrôles… ne rencontrent pas de problème particulier ces dernières semaines, précise-t-il. Une constatation confirmée par Alain Charvillat : « La filière Logistique portuaire répond plutôt bien aux demandes de chargements ».

La sécurité sanitaire avant tout

Quant à la sécurité sanitaire des travailleurs, chaque société s’est adaptée, en privilégiant le télétravail et en sécurisant les postes de travail. « Dans ce cadre, Haropa-Port de Rouen et l’Union portuaire de Rouen ont ainsi associé leurs efforts pour approvisionner les entreprises en gel hydroalcoolique », remarque Manuel Gaborieau.

Dès le début de la crise du Covid-19, Nat’Up a pris les mesures qui s’imposaient : gestes barrières, nettoyage des cartes/badges de livraisons entre deux chauffeurs, scanner mis en place pour la transmission des bons de livraisons… afin que les chauffeurs livreurs des camions n'aient pas de contact avec nos collaborateurs notamment. Les organismes de contrôle de la qualité restent également à l'extérieur du centre de pilotage du silo. Et Antoine Grasser de souligner : « Les nouvelles pratiques, mises en place tant pour les équipes Simarex que pour les différents corps de métiers qui viennent travailler chez Simarex, sont devenues des réflexes. Un fonctionnement qui s'inscrit donc dans la durée ».

Mais « il ne faudrait pas avoir une importante épidémie de Covid-19 dans le personnel, ce qui pénaliserait le rythme des chargements », s’inquiète Alain Charvillat.

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