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Coopératives : la Ffcat joue son avenir au sein de Coop de France

Pour le président Hubert Grallet, l’année 2006 sera celle de la relance nécessaire de la construction de Coop de France. La Ffcat compte y avoir un rôle majeur et fédérateur.

LE PRESIDENT de la Fédération française des coopératives de collecte, d’approvisionnement et de transformation (Ffcat), qui a tenu son assemblée générale mardi 15 novembre à Paris, a prononcé un discours engagé pour l’intégration de la Ffcat au sein de Coop de France. Dénonçant le faux-départ de l’organisation en 2003, il a souligné que 2005 avait été une année de rupture : «ce projet devait se construire sur le socle de la confiance, elle n’a pas été au rendez-vous… l’organisation non plus… 2004 a été un échec. On en a suffisamment glosé autour de nous !» Repartir de l’avant, c’est ainsi que la Ffcat aborde l’avenir en jouant «un rôle majeur» dans la relance nécessaire du processus de construction de Coop de France et en rappelant son projet : «Oui, Coop de France doit politiquement représenter la totalité des fédérations nationales ou régionales. Non, nous ne la construirons pas concrètement en cherchant à y intégrer structurellement toutes les fédérations, toujours très nombreuses. Oui, nous pensons parvenir à créer un noyau dur de fédérations (…) qui doit comprendre un pôle animal et un pôle végétal», a martelé Hubert Grallet. Si le pôle animal prend forme actuellement avec le Syncopac et la FNCBV, bien sûr la Ffcat compte bien être «candidat au pôle végétal».

Remettre Coop de France sur les bons rails

Quant à la structure de Coop de France, elle s’est remise à fonctionner, mais tout reste à faire. Sur le plan financier, le président de la Ffcat a souligné que ceux qui apporteront le plus, auront un rôle déterminant dans la gestion et confieront l’avenir des fonds propres apportés prioritairement au Conseil de filière qui représentera leurs intérêts. De même, sur le plan de la représentation politique, il a souligné que les fédérations qui accepteront de se projeter jusqu’à la fusion, devront détenir un niveau de pouvoir social à la dimension de cet engagement. Enfin, Hubert Grallet a voulu «rassurer ceux qui estiment que cela fonctionne déjà bien et qui pourraient s’interroger sur la prise de risque inhérente à tout changement», rappelant qu’il fallait dans le même temps «séduire le maximum d’autres fédérations pour les faire adhérer à cette construction». L’année prochaine devrait donc être charnière pour le destin de Coop de France, la Ffcat organisera d’ailleurs une assemblée générale extraordinaire de fusion courant 2006.

OMC et LOA : deux sigles qui font frémir la filière coopérative

Bien sûr, Hubert Grallet a évoqué devant une assemblée de présidents et directeurs de coopératives, le cas des négociations internationales qui pourraient enregistrer une nette avancée lors du round de Hong-Kong en décembre prochain. Bien sûr, l’orientation des échanges actuels entre délégations laisse entrevoir le sens de l’évolution, à savoir une «forte libéralisation affaiblissant soutiens et protections». Pour le président de la Ffcat, la pression est forte sur l’agriculture et, «derrière un souci affiché de transparence, se coalisent des forces pour lesquelles l’agriculture organisée, contestatrice d’un excès de libéralisme, doit être affaiblie». L’attitude de la Commission, qui consiste à lâcher concession sur concession sans contrepartie, est incompréhensible pour les coopératives, dont les inquiétudes se concentrent notamment sur l’accès et plus particulièrement sur le maïs.

Quant à la Loi d’orientation agricole (LOA), s’il a souligné que 2005 constituait une date importante en France quant à l’émergence d’un cadre économique moderne pour l’agriculture, M. Grallet a tout de même pesté contre les «débats actuels au Parlement qui nous laissent sur notre faim en matière d’organisation collective et sur les propos qui ont été tenus vis-à-vis des coopératives qui laissent parfois pantois. Il est clair que règne aujourd’hui au Parlement une méconnaissance de ce que nous faisons et représentons. Il va falloir nous battre, nous expliquer et nous mettre en valeur.»Seul point positif majeur relevé par les coopératives pour la LOA, la création du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA), qui permettra de doter la coopération agricole d’une instance unique, chargée de connaître l’ensemble du secteur sur un plan à la fois économique, stratégique et réglementaire.

Optimisme sur les biocarburants

Hubert Grallet a bien sûr évoqué le sujet des biocarburants et le rôle des coopératives dans le développement de la filière. «Dans la filière oléagineuse, il nous faut accompagner la croissance exceptionnelle de Diester Industrie en apportant les hectares nécessaires. La contrepartie réside bien sûr dans le niveau de rémunération de ces graines et dans notre participation effective à l’organisation de ce débouché», souligne le président de la Ffcat, qui souhaite que les entreprises coopératives soient toujours plus présentes, dynamiques «car il serait intolérable que cette réussite actuelle se solde à terme par des importations».

Sécurité alimentaire : l’enjeu des mycotoxines

Il est vrai, l’actualité concernant la sécurité alimentaire est toujours aussi volumineuse, avec la peste aviaire notamment. Le dossier des mycotoxines est un problème majeur auquel la filière se doit de prendre les devants. A partir de la prochaine récolte, et de 2007 pour le maïs, les nouveaux seuils sur les fusariotoxines vont s’appliquer pour les céréales destinées à l’alimentation humaine. Ils s’appliquent même depuis le 1 er novembre pour le blé d’intervention.

La Ffcat s’est d’ailleurs battue bec et ongles pour que ces seuils soient fixés à des niveaux cohérents avec la réalité du risque. Hubert Grallet dénonce certains de ces seuils trop bas et des “directives échantillonnages” tellement compliquées que la réglementation peut vite devenir inapplicable. La Ffcat participe d’ailleurs activement aux travaux de l’Irtac (Institut de recherches technologiques agroalimentaires des céréales) visant à élaborer et faire normaliser des protocoles d’échantillonnages réalistes.

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