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Coopératives : Dijon Céréales et la Scara se structurent pour l’avenir

Les deux structures, qui ont récemment tenu leur assemblée générale respective, façonnent à leur manière la coopération de demain.

LE GROUPE coopératif Dijon Céréales a souligné lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 6 décembre, que la collecte 2004-2005 «restera longtemps dans les tablettes comme la plus importante réalisée par Dijon Céréales». En effet, le résultat de 1,2 million de tonnes (Mt) de céréales et oléoprotéagineux collectés par la coopérative tranche avec les 717.000 tonnes de la campagne précédente, «fruit d’une moisson 2003 calamiteuse», comme l’a souligné Roger Raillard, président du groupe Dijon Céréales. L’effondrement des cours céréaliers a cependant largement obéré l’effet volume. «Si l’abondance des moissons européenne et mondiale a pesé fortement sur les cours, la politique de la Commission européenne, incapable de dégonfler le stock, suit toujours la même logique de descente infernale vers les cours mondiaux. En cinq ans, la marge Céréales de notre coopérative a fondu de 20 %» a-t-il poursuivi. De son côté, l’activité approvisionnement et distribution du groupe (engrais, produits de santé des plantes, nutrition animale, semences, Gamm Vert et espaces verts) a correctement progressé à 99 millions d’euros (soit +4,7 %). Le président Raillard a tenu également à souligner que «les débouchés dans nos filiales ou les productions contractualisées (meunerie, malterie, aliments du bétail), représentent aujourd’hui 50 % de la collecte de la coopérative».

Dijon Céréales Meunerie en ordre de bataille

Assurer les débouchés des blés des adhérents et harmoniser l’activité des quatre moulins du groupe, c’est aussi l’ambition de Dijon Céréales Meunerie. Le premier exercice de la société s’est inscrit dans un marché national très concurrentiel. Le lancement de projets structurants, comme la télévente (plateforme d’appel de commandes pour la boulangerie artisanale), ou la mise en place de la traçabilité informatisée montrent que Dijon Céréales Meunerie se met en ordre de bataille pour l’avenir.

Cette filialisation et cette spécialisation par métier sont un mouvement de fond entamé par le groupe. Comme l’explique Pierre Guez, directeur général de Dijon Céréales, «la coopérative conservera demain dans son giron les seules activités de collecte et d’approvisionnement agricole. Pour le reste, nous redistribuons les cartes dans des sociétés spécialisées». Ainsi Trilégumes devient désormais l’interlocuteur unique du groupe pour la branche légumes frais.

Filialisation encore avec Natura’Lis. En rassemblant au sein d’une même structure les services Espaces Verts de cinq coopératives voisines (Dijon Céréales, CAVS, Interval, Beaune Verdun Seurre et 110 Bourgogne), cette société doit conforter l’implantation régionale du groupe dans un domaine qui n’a plus rien d’une niche. Bientôt, les magasins Gamm Vert de plusieurs coopératives de la région seront eux aussi gérés via une société unique baptisée Natura’Lisa (libre-service approvisionnement).

Pour mener à bien ce redéploiement, David Jadot, jusqu’alors président-directeur-général de l’Européenne des Condiments (numéro 2 français), vient de faire son entrée dans le groupe Dijon Céréales comme responsable de la branche agroalimentaire et distribution. «Sa mission sera de remettre le client et le consommateur au cœur de toutes nos démarches, et de dégager une nouvelle synergie entre les sociétés filiales du groupe», commente Pierre Guez. De la production à la transformation, le groupe Dijon Céréales veut tirer le meilleur de tous les maillons des filières.

Jean-Pierre Tillon, directeur scientifique de l’union In Vivo, invité à l’assemblée générale de Dijon Céréales, a traité dans son allocution, de la relation entre consommateurs et agriculteurs sous l’angle du développement durable. Selon lui, ce mode de développement permet de mettre en corrélation les attentes (économiques, environnementales, sociétales) des agriculteurs et des consommateurs.

Puis ce fut Thomas Derville, président de Vitagora, qui a détaillé la genèse et les enjeux futurs du pôle de compétitivité bourguignon, retenu avec 65 autres projets en France. Autour de la thématique innovante de l’alimentation, de la santé et du goût dans toutes ses composantes, Vitagora se propose de faire travailler en réseau des mondes qui parfois s’ignorent trop : enseignement, recherche, formation, coopération, industrie…

Sept filières (blé-pain-pâtisserie, vigne et vin, condiments…) et huit plateformes de compétences (goût sensorialité préférence, agronomie sols plantes, emballage sécurité praticité) ont été dégagées. Autour de ces axes et de ces acteurs, des projets concrets et innovants doivent maintenant émerger rapidement. Objectif, faire de la Bourgogne une région de référence dans ce domaine essentiel de l’alimentation et de la santé.

La Scara performante

Quant à la coopérative agricole de la région d’Arcis-sur-Aube (Scara), elle a présenté lors de son assemblée générale du 15 décembre, de bons résultats. Avec un chiffre d’affaires qui atteint 55 millions d’euros, le résultat net est de 366.357 E après distribution aux adhérents de 1.047.000 E de compléments de prix et de remises en juin.

Les résultats de la Scara restent performants dans un contexte agricole 2004/2005 pourtant difficile, puisque marqué par la baisse du cours des céréales et la hausse du prix des engrais.

La collecte 2004/2005, en hausse de 16 %, atteint 260.000 tonnes et se retrouve parmi les plus fortes collectes enregistrées par la coopérative. Les blés représentent 46 % et les orges de printemps 38 %. Au niveau des débouchés des blés, la meunerie demeure le premier avec 73 % et la malterie le second avec 11 %.

Les orges ont un débouché malterie à plus de 92 %. La Scara aura donc réussi sur cet exercice à conforter voire développer ses contrats filière, qui assurent des débouchés qualitatifs spécifiques.

“Ensemble, Scara demain”, une Charte fondatrice

Pour la Scara, l’année 2005 a été marquée par l’élaboration et le lancement d’une charte fondatrice “Ensemble, Scara demain”, diffusée aux adhérents et aux collaborateurs. Celle-ci contient les finalités, la vocation, l’ambition, les valeurs et les missions de la coopérative dans ce monde agricole en pleine mutation.

Cette charte constitue le guide des principes d’actions dans le cadre du déploiement du projet d’entreprise Scara, ayant pour finalité la croissance du revenu agricole en Cham-pagne crayeuse. Elle détermine clairement, entre autres, les contours de la relation adhérents-coopérative.

Elle est particulièrement novatrice dans le monde de la coopération agricole parce qu’elle inscrit, à côté de l’esprit de coopération, des valeurs et des principes d’actions, réunis autour de l’esprit de progrès et l’esprit de service qui animent la coopérative. Ce qui fait de la Scara une entreprise armée et sereine pour évoluer et construire ses évolutions en phase avec le renouveau du monde agricole et les attentes en pleine mutation des agriculteurs de grandes cultures.

Porteurs de cette Charte, le conseil d’admi-nistration et le comité de management ouvrent ainsi de nouvelles perspectives aux agriculteurs de Champagne crayeuse, désireux de se mobiliser, de se fédérer et de se rassembler pour innover, développer et construire de nouveaux projets collectifs.

L’entreprise Scara en tant qu’organisme économique fédérateur des agriculteurs s’inscrit avec cette Charte dans une réalité incontournable : un monde libéral où la compétitivité est la règle pour réussir à relever le défi du revenu agricole et surtout un monde d’hommes où l’union reste le meilleur rempart pour réussir durablement à relever le défi de la pérennité des exploitations.

Une nouvelle organisation interne, effective au 1 er janvier

L’année 2004/2005 est marquée également par la mise en place d’une nouvelle organisa- tion, visant à rendre opérationnels les axes du projet d’entreprise dans le respect de la charte interne “Ensemble, Scara demain”.

Tournée vers les adhérents et vers les clients, cette nouvelle organisation, effective au 1 erjanvier 2006, se caractérise par un fonctionnement en cinq grands pôles d’activités, à côté des services experts de l’entreprise :

- le pôle Céréales sous la responsabilité de Jean Bourtembourg,

- le pôle Meunerie sous la responsabilité de Jean-Claude Poirier,

- le pôle Diversification sous la responsabilité de Luc Deroulers,

- le pôle Services sous la responsabilité de Agnès Duwer,

- le pôle Développement Adhérents sous la responsabilité de Pascal Parize.

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