Aller au contenu principal

Coopératives céréalières

Une bonne performance en 2004/2005 qui pourrait être difficile à réitérer en 2005/2006

ATYPIQUE. Les coopératives de collecte et d’approvisionnement auront connu une « bonne année 2004/2005 avec une situation financière saine », comme l’a commenté Yves Le Morvan, directeur de la Ffcat (Fédération française des coopératives agricoles de collecte, d’approvisionnement et de transformation). La récente étude réalisée par la fédération montre qu’après une campagne 2003/2004 marquée par une forte chute des volumes, consécutive à la sécheresse, la collecte a nettement progressé en 2004/2005, à 42,4 Mt, contre 33,7 Mt un an plus tôt. Revers de la médaille, la plus grande disponibilité en céréales s’est soldée par une dépréciation des cours. Résultat, à 10 MdE, le chiffre d’affaires (CA) global des 229 coopératives n’a progressé que d’1,6 % en 2004/2005.

Résultat et rentabilité en hausse

L’étude annuelle réalisée par la Ffcat auprès d’un échantillon de ses coopératives adhérentes révèle une bonne santé financière. Sur un périmètre constant de 123 coopératives représentatives, la marge commerciale est passée en un an de 18,3 % du CA à 19,1 % sur 2004/2005. Signe le plus significatif, le résultat net, avant distribution, a représenté 1,5 % du CA, contre 1,1 % en 2003/2004 et 0,4 % en 2002/2003.

De la capacité d’autofinancement avant distribution (3,5 % du CA, 3,3 % en 2003/04), aux dettes long et moyen terme (8,9 % du CA en 2004/2005, 9,6 % en 2003/04) en passant par les fonds propres (28,8 % du CA en 2002/03, 30,1 % 2003/04 et 30,2 % en 2004/05), tous les autres indicateurs financiers sont au vert. « Nous avons retrouvé une rentabilité normale après les deux mauvaises années de 2001 et 2002 où petits volumes et mauvais prix s’étaient conjugués », commente le responsable du département Économie de la Ffcat, Vincent Magdelaine.

Pour Yves Le Morvan, l’exercice 2004/2005 a bénéficié « des mesures de rigueur mises en place par les coopératives durant la campagne précédente 2003/2004, marquée par des restrictions liées à la sécheresse ».

Rééquilibrage entre les activités de vente de la collecte et de celle des appros

L’étude montre également un renversement de tendance dans l’évolution des marges des coopératives sur leurs principales activités que sont les ventes des produits de la collecte et celles des produits d’approvisionnement. La part des ventes de la collecte est restée relativement stable dans l’activité (48,7 % en 2004/2005 contre 49 % en 2003/2004). Pourtant, la marge dégagée sur cette activité a progressé, passant de 14,9 % du CA en 2003/2004 à 16,2 % l’année suivante.

La marge réalisée sur la partie approvisionnement a en revanche régressé en 2004/2005 pour représenter 18,6 % du CA (contre 19,3 % en 2003/2004), retrouvant son niveau de 2001/2002. Leur part dans l’activité est pourtant passée de 35,5 % à 35,9 % entre les deux campagnes. En cause : « l’augmentation du coût de l’énergie et une utilisation optimale des intrants par les agriculteurs », entraînant les coopératives à réduire leur marge sur l’activité « appro », comme l’explique Yves Le Morvan. « Nous assistons à un certain rééquilibrage entre les activités, sans remettre en cause la santé de nos coopératives », se félicite Vincent Magdelaine.

« Un palier atteint en 2004/2005 »

« L’année 2004/2005 a été bonne pour nos coopératives, mais pas forcément représentative », estime Yves Le Morvan. Pour la campagne 2005/2006, le bilan pourrait être plus contrasté. « Nous avons atteint un palier avec 2004/2005. Le contexte actuel nous fait penser qu’il n’y a pas de raison que les ratios progressent encore », confie le directeur de la fédération. « L’augmentation des contraintes réglementaires sur les intrants et la progression du coût de l’énergie auront des effets sur nos marges », anticipe-t-il. Dans ce contexte, il est pour l’avenir nécessaire de « mieux étudier le maillage du territoire français, réfléchir à l’utilisation des silos et à la circulation des grains sur le territoire, et réorganiser certains sites », explique Yves Le Morvan.

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne