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Axéréal opère des transformations structurantes

Le groupe coopératif Axéréal a tenu sa réunion d’information annuelle le 12 décembre 2024 à Orléans. Bilan et perspectives.

Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, lors de l'assemblée générale du 12 décembre 2024 à Orléans.
Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, lors de l'assemblée générale du 12 décembre 2024 à Orléans.
© Thierry Michel

"Anticiper pour ne pas subir" ou "Axéréal en mouvement" : tel était le fil rouge de la réunion d’information de la coopérative du Loiret, le 12 décembre 2024 à Orléans. « Face aux difficiles contextes dans lesquels évoluent nos activités, nous nous devons de mettre en place les bons modèles, et de les transformer, de lancer de nouvelles filières, comme en légumineuses, et de nous organiser en interne », a lancé Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, en introduction de cette matinée.

Lire aussi : Axéréal négocie la cession de ses activités alimentation animale à Sanders

À la recherche de nouveaux leviers de croissance

La coopérative a formalisé ces évolutions dans un projet baptisé « Oser » sur la simplification, sur l’accélération de la dynamique commerciale et sur la recherche de nouveaux leviers de croissance. Le projet est prévu pour les années 2025 et 2026 avec des mises en œuvre immédiate pour certaines mesures et à plus long terme pour d’autres entraînant notamment des investissements. « Il s’agit d’aller chercher de la valeur ajoutée sur certains postes de charges aussi bien sur l’approvisionnement que sur la collecte et le commercial. Nous avons identifié près de 1 000 points d’amélioration », précise encore Paul Yves L’Anthoën, directeur général du groupe.

Très concrètement, la recherche de valeur pourra par exemple se faire sur les silos : structure, permis de construire, positionnement dans le réseau de collecte. Mais ça peut aussi concerner l’optimisation des tours de plaine ou encore la logistique en général. D’autres sujets peuvent adresser plutôt la politique commerciale vis-à-vis des adhérents.  

Les légumineuses en poupe

À propos des légumineuses, Axéréal avait invité la société Rémy Cointreau à présenter le partenariat signé entre le spécialiste des spiritueux et la jeune société française Intact, installée à Baule (Loiret), et dans laquelle Axéréal a investi pour produire des pois jaunes. L’accord stipule qu’Intact fournira, à partir de janvier 2026 (récolte 2025 et 3 500 ha concernés), de l’alcool de pois neutre à Rémy Cointreau. Intact a également entamé la construction de son usine de production sur le site de Baule.

Lire aussi : Intact Regenerative et Axéréal lancent une filière protéine végétale dans le Loiret

La décarbonation dans tous ses états

Également dans les actions structurantes, déjà engagées mais qui se poursuivent à l’échelle du groupe, la décarbonation : là où Boortmalt, la branche orge de brasserie-malterie, s’était engagé depuis 2021, le groupe coopératif a entamé des démarches dans ce domaine pour ses activités agricoles en général et pour sa branche meunerie (Axiane Meunerie) en suivant la démarche de type Science Based Target Initiative (SBTI). 

Lire aussi : Brasserie - Axéréal s’associe avec le Domaine national de Chambord pour lancer une bière premium

Une campagne 2023-2024 très perturbée

« Incertitudes et aléas ont été les marqueurs de la campagne 2023-2024, renforcés par une climatologie défavorable sur ces quinze derniers mois : aléas financiers, aléas guerres, aléas pétrole, aléas monnaie et aléas sur les moyens de production. Les aléas concernant ces derniers sont de plus en plus importants, avec la problématique chimie-environnement : oui, il faut moins de chimie mais, oui aussi, il faut des solutions pour la remplacer. Et surtout, il faut mettre de l’équité entre les acteurs », a affirmé Jean-François Loiseau.  

« La campagne 2023-2024 a été marquée par plusieurs phénomènes exogènes qui nous ont poussé vers d’avantages de performances et d’agilité. On a connu des conditions climatiques compliquées tout au long de la campagne, un recul du prix des principales matières premières, une inflation toujours présente et qui pèse sur la consommation des ménages, une baisse de la consommation mondiale de bière, des taux d’intérêts qui restent élevés et obèrent notre résultat financier », a complété Paul Yves L’Anthoën, lors de la présentation des principaux chiffres.

Une collecte 2023 en hausse

Sur la partie agricole stricto sensu, Axéréal a collecté 4,5 Mt de grains lors de la moisson 2023, « une bonne année », en hausse de 7 % par rapport à la moisson précédente. « La moisson a été réalisée dans un temps resserré, avec des volumes corrects malgré une forte hétérogénéité observée sur l’ensemble du territoire », détaille le communiqué de presse. Il met également l’accent sur une activité malts et orges de brasserie réalisant « une excellente année », à travers Boortmalt,  avec 2,6 Mt de malts vendus en dépit du contexte adverse de consommation. Par ailleurs, « la Brasserie de Chambord a réalisé son premier brassin à partir d’orge et de malt local et l’embouteillage a commencé début décembre ». Cédric Allin, directeur de la brasserie, confirme que « les fûts et bouteilles seront commercialisés courant janvier et les bars et brasseries seront servis en février ». 

Baisse du chiffres d'affaires 2023-2024

Côté finances, le chiffre d’affaires du groupe coopératif sur la campagne de commercialisation 2023-2024 s’élève à 4,086 milliards d'euros (dont 2,124 Mrd€ pour le pôle agriculture et filières et 1,939 Mrd€ pour la partie malts et orges de brasserie), en recul de 19 %. « Il s’explique par la tendance baissière du cours des céréales en raison de stocks importants dans les principaux producteurs », ont précisé les dirigeants. Le résultat d’exploitation s’affiche à 157 millions d'euros (+10 %) et le résultat courant avant impôt à 57 M€ (+36 %). La dette nette a eu tendance à reculer, à 1,093 Mrd€ (contre 1,22 Mrd€). 

Des semis d'automne 2024 en retard

Pour les semis d’automne 2024, des retards sont à noter, à la fois du fait de récoltes d’été non encore ramassées (et certaines, comme en tournesol, ne le seront pas) et de la difficulté de trouver les bonnes fenêtres météorologiques. Ca s’est plutôt bien passé pour les colzas. Et il faudra désormais attendre la sortie d’hiver pour avoir un avis plus précis. 

 

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