Coopération agricole/distribution : un accord pour préparer les négociations
L'accord, signé par Coop de France et la distribution, doit, en plus de favoriser le modèle coopératif, donner un cadre aux négociations sur les prix entre clients et fournisseurs.

N « ous ne sommes pas dans un monde de Bisounours », a lancé Philippe Mangin, président de Coop de France, lors de la conférence de presse du 23 septembre, officialisant la signature de l'accord cadre pour favoriser « le modèle coopératif alimentaire » entre Coop de France et la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Le président sait que, malgré cette signature, les négociations sur les prix de novembre, resteront difficiles.
Vers des guides de bonnes pratiquesL'accord sert surtout de cadre afin que les futures négociations entre coopératives et distributeurs se déroulent dans de bonnes conditions, selon Philippe Mangin. « Il y a un changement complet dans le type d'approche et de relation », se réjouit de son côté Jacques Creyssel, délégué général de la FCD. En détail, l'accord donne une ossature de travail commun sur quatre chantiers : renouveler la relation commerciale, améliorer la compétitivité des acteurs, déployer le développement durable et mobiliser les réseaux locaux. Dans la pratique, il doit permettre la promotion des produits issus de la coopération agricole. Une enseigne de la FCD, dont le nom n'a pas filtré, s'y em-ploie d'ores et déjà. « Dans un grand nombre de magasins, il y aurait une semaine de promotion des produits coopératifs, avec une diffusion simultanée de la pub sur la coopération », expose Philippe Mangin. Les deux présidents insistent sur la nécessité de mieux segmenter l'offre française. « Par exemple, l'allotement du blé doit être amélioré », témoigne le président de Coop de France. L'accord devrait déboucher sur des guides de bonnes pratiques et de recommandations communes sur les enjeux de la filière agroalimentaire.
Des réunions mensuelles sont prévues. Un premier compte rendu sur les résultats de l'accord est prévu au prochain Sia, puis en juin 2016, avec un bilan complet en fin d'année et d'éventuelles recommandations.