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Connerie

On s’en souvient, la phrase avait fait grand bruit. Elle venait du président de la République lui-même à l’occasion de l’inauguration du Salon international de l’agriculture. «Si vous voulez vous tirer une balle dans le pied, faites-le, mais après ne protestez pas, c’est une connerie, je vous le dis!», s’était-il exclamé tout net. Il s’agissait bien sûr de la constitution européenne, pour laquelle les agriculteurs n’ont pas une grande opinion. Et vraisemblablement cet appel du cœur de Jacques Chirac n’a pas eu l’effet escompté, puisqu’un sondage Ifop/Ouest France annonçait cette semaine, à la veille du congrès de la FNSEA, que 69% de paysans rejetaient le projet de constitution européenne. Alors, comme le souligne Michel Urvoy dans le grand quotidien breton «Chirac, l’ami des paysans, trahi par les siens ?», le malaise s’installe entre le président et les agriculteurs, qui —rappelons-le— lui ont apporté un soutien électoral quasi sans faille jusqu’à présent. Malaise côté présidentiel, mais aussi embarras pour Jean-Michel Lemétayer, l’actuel président de la FNSEA et candidat à sa succession. Lui qui n’a pas caché qu’il était «personnellement favorable» à la constitution, tout en prenant le soin de préciser qu’il «n’engageait pas le syndicat sur le chemin du oui». On le voit, les agriculteurs veulent profiter du référendum du 29 mai pour exprimer leur ras-le-bol, devant une Pac réformée jugée injuste, ou encore leur incompréhension face aux agissements de Bruxelles. C’est ce que certains appellent “le syndrome de l’exutoire”. Agités par les trublions comme de Villiers —qui se sent d’un coup une âme d’Européen et se présente comme un défenseur d’une Europe sociale, on croit rêver— et par une classe politique déboussolée et tiraillée par les ambitions personnelles des futurs candidats de 2007, les agriculteurs se sentent incompris et isolés. Pourtant sur le fond, que ce soit le oui qui l’emporte ou le non qui triomphe, la Pac restera immuable, jusqu’en 2013…

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