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Congrès FNSEA : rassemblement unanime autour du non alimentaire

Convaincus par la pertinence des filières énergétiques, les producteurs ont tenu à réaffirmer la vocation première de leur métier : produire des denrées.

POUR SON 60 e  anniversaire, la FNSEA a souhaité consacrer son congrès, qui s’est tenu les 22 et 23 mars à Metz, à un sujet porteur d’espoir pour les producteurs : le non alimentaire. Un thème consensuel qui a permis au syndicat de remonter le moral de ses adhérents alors que «l’ambiance est morose dans les campagnes», comme le regrette son président, Jean-Michel Lemétayer. L’occasion également de resserrer les rangs en renforçant et cultivant «l’esprit de groupe». Le ministre de l’Agriculture, le premier jour, et le Premier ministre, le lendemain, ont honoré le principal syndicat agricole de leur présence. Dominique de Villepin a notamment annoncé des enveloppes «complémentaires» pour les filières viticole et arboricole.

Le rapport d’orientation de la FNSEA “Au-delà de l’alimentaire : des marchés à conquérir”, adopté le 22 mars, semble avoir fait l’unanimité parmi les congressistes. Si Pierre Cuypers, président de l’Association pour le développement des carburants agricoles, a tenu à en saluer «la profondeur», Bernard Layre, président des Jeunes agriculteurs, a, quant à lui, félicité le syndicat pour «ce rapport ambitieux mettant en lumière de nombreux débouchés pour nos productions». Un sujet qui, selon Xavier Beulin, vice-président du syndicat, permet «d’ouvrir une vision plus valorisante du métier et annoncer une nouvelle légitimité sociale» pour les agriculteurs.

Des agriculteurs attachés à la vocation alimentaire de leur métier

«Les agriculteurs sont avant tout des producteurs de denrées et ils doivent le rester pour garantir l’indépendance alimentaire de notre pays.» C’est en ces termes que les congressistes ont tenu à voir réaffirmer leur vocation de pourvoyeurs de produits alimentaires dans le rapport, notamment dans le volet consacré à l’«énergie verte» précisant, dans la conclusion que «le non alimentaire ne se substituera pas à l’alimentaire».

Dans la partie la plus importante du rapport, sur les biocarburants, la FNSEA a souhaité ajouter un point qui avait été oublié des revendications. Le syndicat demandait déjà, entre autres, d’accorder des agréments supplémentaires, d’assurer l’incorporation directe de l’éthanol, de revaloriser l’aide aux cultures énergétiques (ACE) et de mieux valoriser les coproduits animaux. Mais l’huile végétale brute, chère aux agriculteurs et décriée par les industriels et les fabricants de tracteurs, ne faisait pas partie des revendications. «Il est important de développer l’autoconsommation en circuit court. Ces filières, génératrices d’économie pour les agriculteurs, doivent se mettre en place dans un cadre collectif et être soumise à une normalisation et à une homologation des procédés de fabrication», a ajouté le syndicat agricole majoritaire dans son rapport.

Préserver l’Union européenne des importations de biocarburants

La concurrence internationale sur le marché des biocarburants, et notamment celle en provenance du Mercosur, a également été abordée au cours des discussions sur le rapport. «Le marché des biocarburants ne doit pas échapper à l’Union européenne !», a souligné Alain Jeanroy, directeur de la CGB et coordonnateur des grandes cultures pour le bioéthanol. «La concurrence internationale, particulièrement rude de la part de pays bien plus avancés dans le domaine des biocarburants, pourrait freiner nos propres productions», alerte ce dernier. «Il est important de donner la priorité aux biocarburants français et européens», ont martelé plusieurs congressistes à destination des pouvoirs publics. «Si nous voulons réussir le développement des filières bioéthanol, il faut maîtriser les importations», lançait de son côté Jean-Michel Lemétayer. «Plusieurs mesures de protection permettraient de donner une chance à nos productions», indique le rapport. «Comme les Etats-Unis le font déjà, nous souhaitons limiter les importations à 7 % de notre consommation intérieure en volume», propose Alain Jeanroy.

Plan biocombustibles pour la fin mai

Dominique de Villepin a confirmé qu’il lancerait «avant l’été» un nouvel appel à candidatures pour la production de 950.000 t de biodiesel et de 150.000 t d’éthanol. Longtemps attendu par les agriculteurs et souhaité par la FNSEA dans son rapport, le plan “biocombustibles” sera par ailleurs «finalisé fin mai». Il sera censé «lutter contre le réchauffement climatique».

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