Concilier rendement et protéine élevés du blé pour satisfaire aux exigences des marchés, selon Arvalis
Lors des Culturales 2015, Arvalis a présenté, le mercredi 24 juin, un état des lieux des débouchés du marché intérieur et extérieur de la France. La séléction variétale semblerait être un des principaux leviers, pour gagner en point protéine.

Face à l'évolution de la demande des secteurs de la meunerie et de la nutrition animale en particulier, le critère protéique centralise les actions menées. « L'augmen tation de la teneur en protéine du blé est un axe majeur de recherche chez Arvalis », déclare Christine Bar, chef du service Qualités et valorisations chez Arvalis.
La meunerie s'industrialise de plus en plus« La meunerie est un secteur de plus en plus industriel. Les exigences y sont supérieures par rapport aux cahiers des charges d'une boulangerie artisanale. Plus on est dans un process industriel, plus la pâte va subir des mécanisations importantes. Concernant la pâte pour le pain de mie ou les hamburgers, la protéine permet de mieux résister à la matière grasse et au sucre » souligne Christine Bar. Concernant les 55 % de blé français exportés (environ 18,5 Mt), 59 % vont en direction des pays tiers (Maghreb, etc.) et 41 % vers l'UE. Environ 80 % du blé total exporté est destiné à l'alimentation humaine. Les clients commandent des teneurs en protéines élévés pour trois principales raisons: les technologies utilisées, l'apport nutritionnel, et la concurrence des pays de la mer Noire, « capables de proposer des teneurs protéiques plus importantes ».
Le choix variétal mis en avant« Il existe une relation négative entre le rendement de la céréale et sa teneur en protéine. Plus le rendement est élevé, plus faible est la protéine. C'est une tendance qui s'applique à la majorité des variétés inscrites au catalogue », explique François Laurent, directeur du service Agronomie, économie et environnement chez Arvalis, insistant sur le fait que « le volet Variété est un levier très important ». Néanmoins, il semblerait qu'il y ait une variabilité autour de cette relation avec « une minorité de variétés qui obtiennent à la fois de hauts rendements et conservent une bonne teneur en protéine. Cette performance s'expliquerait en grande partie par la capacité de ces variétés à capter de l'azote post-floraison », détaille François Laurent. Matias Desvernois