Aller au contenu principal

Coopératives
Concentrer les efforts sur l’aval

Un rapport incite les coopératives à créer davantage de valeur ajoutée, notamment en développant les marques et l’intégration verticale

« LA MODERNISATION des coopératives est désormais impérative et urgente. » C’est ce qu’affirme Isabelle Senand, directrice d’études chez Precepta, entreprise du groupe Xerfi, dans la synthèse intitulée “Les coopératives agricoles - Quelles stratégies de modernisation et de croissance?”, réalisée en décembre par son cabinet. Selon elle, la profession doit prendre un « véritable virage marketing », sous peine de se trouver grande perdante face à la grande distribution mais également aux industriels agroalimentaires privés. Ces derniers affirment leur pouvoir sur le marché et pourraient cantonner les coopératives au rôle de « sous-traitants. »

Des atouts marketing à valoriser

D’après l’analyse de Precepta, quatre points doivent faire l’objet d’améliorations. D’une part, les coopératives, même s’il existe des contre-exemples (cf. encadré), n’ont pas ou peu pris position sur les segments de marché liés à la santé et à l’environnement, en plein essor. D’autre part, elles se retrouvent face à des acheteurs de plus en plus concentrés, que ce soit dans la grande distribution ou dans les industries de transformation. S’ajoutent à cela la concurrence des opérateurs privés et du marché international qui se renforce, et les exigences des adhérents, de mieux en mieux formés, qui ont tendance à augmenter. Pour Precepta, les coopératives ont clairement une carte à jouer en matière de stratégie marketing, car « elles maîtrisent »l’ensemble de la filière. Un atout de taille pour répondre aux attentes de consommateurs tournés vers l’environnement et la sécurité sanitaire. Mais elles vont devoir pour cela renforcer leurs marques, qui, pour l’instant, « s’imposent rarement en leader sur leurs marchés », explique Isabelle Senand. Une affirmation à relativiser cependant, avec les marques puissantes comme Candia et Yoplait dans le secteur laitier, ou encore Beghin Say et Daddy sur le sucre.

Créer davantage de valeur ajoutée

Les coopératives agricoles devront également soigner leur croissance externe, affirme Pre-cepta, et faire porter « impérativement » leurs efforts sur l’intégration verticale. Objectif : « Déplacer le centre de gravité des opérateurs vers les segments les mieux valorisés, segments sur lesquels les acteurs de la coopération sont encore insuffisamment représentés », signale Isabelle Senand. La réorientation vers l’aval des filières est déjà déployée avec succès par certains groupes coopératifs. C’est l’exemple de Maïsadour, qui a développé un pôle « transformation et distribution de produits du terroir » avec plusieurs rachats (Delpeyrat, Montagne Noire...). L’entreprise souhaite d’ailleurs faire passer la part de ce pôle à 50 % du chiffre d’affaires d’ici 2010, contre 31 % en 2006.

D’après les calculs du cabinet, la coopération agricole représente aujourd’hui 12 % des entreprises de l’industrie agroalimentaire, mais elle ne fournit que 8,1 % du chiffre d’affaires du secteur. Des chiffres à relativiser tout de même, puisqu’ils ne tiennent pas compte des filiales et des participations en aval de la filière. Selon Coop de France, les coopératives agricoles représentent 40 % du secteur agroalimentaire français.

Les plus lus

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

De gauche à droite, Christophe Michaut, market manager acidifiant et aquaculture de Vitalac Biotech, et Jean-Baptiste Leménager, responsable d’exploitation de Sea Invest à Montoir-de-Bretagne.
Nutrition animale : comment éviter les surcoûts liés à la contamination aux salmonelles dans les silos portuaires ?

Quelque 64 centimes d’euro par tonne de tourteau de soja : c'est le coût de la maîtrise des contaminations en…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

Marché des céréales du 5 mai 2025 - Les prix du blé progressent en ancienne récolte et baissent sur la nouvelle campagne

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 2 mai et le 5 mai 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne