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Commerce des grains: Hervé Gaymard fait sa rentrée en bourse

Pour sa bourse exceptionnelle du 16 novembre, le Syndicat général de la Bourse de commerce de Paris a reçu l’ancien ministre de l’Agriculture.

RETOUR SUR LA scène politique nationale ou simple passage de circonstance, Hervé Gaymard, l’ancien ministre de l’Agriculture, était l’invité d’honneur de la Bourse exceptionnelle du 16 novembre à Paris. Pour la première participation du vice-président du conseil général de Savoie, Baudouin Delforge, président du Syndicat général de la Bourse de Commerce de Paris n’a pas caché sa fierté «d’accueillir enfin un ministre de l’Agriculture sous cette rotonde où plusieurs millions de tonnes ont été échangées depuis plusieurs décennies». Notons que Hervé Gaymard, alors ministre de l’Agriculture, n’avait pu se rendre à la Bourse européenne à Paris l’an passé. Mais celui qui restera «un de ceux qui ont marqué l’agriculture française», pour reprendre les mots de Baudouin Delforge a su se rattraper… un peu tard, dirons certains. En plus d’une participation importante de la profession (environ 180 personnes) plusieurs personnalités du monde agricole étaient au rendez-vous. On a pu voir Nicolas Forissier, ancien secrétaire d’Etat à l’Agriculture, Bruno Hot de l’Onic/Oniol ou encore Alain Lepicard de la Fédération du négoce agricole.

Le ministre reste attaché à la notion de politique agricole

Même s’il a débuté son discours en insistant sur le fait qu’il n’exerçait plus de responsabilités et que par conséquent il ne ferait pas de politique ce jour — «je n’ai pas vocation à m’exprimer sur l’actualité, notamment concernant la filière, car je ne suis pas en fonction»—, le ministre n’a pas pu s’empêcher de revenir sur les négociations de la réforme de la Pac à Luxembourg et sur sa vision de la Politique agricole commune.

Il s’est d’abord attaché à défendre l’idée que le secteur agricole «n’est pas ringard». «Je ne pense pas qu’un pays où l’agriculture est forte est un pays faible», a déclaré l’ancien ministre avant d’ajouter : «Il ne faut pas se brider intellectuellement et penser que la disparition de l’agriculture est une bonne chose, voire un signe de modernité.» L’occasion pour Hervé Gaymard de distinguer la France d’autres pays, notamment du Royaume-Uni qui «a sacrifié son agriculture».

Le conseiller général de Savoie a ensuite affirmé l’importance des politiques agricoles, «qui existent depuis l’Antiquité». C’est d’ailleurs sous l’influence de Roosevelt et de son New Deal que la Politique agricole commune est née, aidée par la volonté politique de Charles de Gaulle, a rappelé Hervé Gaymard.

Il a ensuite tenu à promouvoir une définition non caricaturale de la Pac : «Elle n’est pas universelle. C’est une juxtaposition de politiques sectorielles, et les années à venir sont très importantes pour redéfinir le modèle agricole européen.» Concernant les négociations de la réforme de la Pac, dont Hervé Gaymard est l’un des artisans, il a expliqué que, trop souvent, en France, «on joue au coq sur un tas de fumier». «Les décisions sont prises à la majorité qualifiée ; il ne faut pas faire croire à l’opinion publique que la France est seule à décider car c’est faux», a-t-il lâché avant d’assurer qu’il est «hors de question de revenir sur l’accord budgétaire avant 2013». Le ministre a conclu sur l’OMC, «sorte d’idéologie libre échangiste, relevant de la religion», en regrettant que «tout se résume à la question commerciale», en occultant «les questions environnementales et sociales».

Remise de médailles

Outre la venue de l’ancien ministre de l’Agriculture, cette journée a été l’occasion de récompenser Françoise Lavanini, courtier au Comptoir grainier Ouest et Centre de Poitiers. Elle a reçu la médaille du mérite agricole des mains d’Alain Gérard, président de la Fédération des courtiers libres et président de la Compagnie des courtiers assermentés de Paris.

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