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Sécheresse
Comme en 2003, l’Union européenne suffoque

Manque d’eau et fortes chaleurs s’étendent et inquiètent de nombreux opérateurs européens

SPECTRE DE 2003. Alors que de nombreuses régions européennes étaient plutôt optimistes pour la récolte 2006, notamment l’Hexagone, les espérances d’hier ont fait place à l’inquiétude de l’agriculture européenne qui redoute une sécheresse équivalente à 2003.

En France, le comité de suivi de la sécheresse, qui s’est réuni mercredi 19 juillet, a constaté que « la situation se dégradait dans de nombreux départements ». Et pourtant, le pays attendait une récolte proche du record de 1998 (38,3 Mt), avec une estimation en juin de 36,9 Mt selon l’Onigc. Celle-ci est retombée à 35,3 Mt d’après le même organisme.

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) évoque, dans un communiqué, « une situation qui s’aggrave partout sur le territoire. Qu’il s’agisse de problèmes d’approvisionnement en fourrage dans certaines régions, de mauvais rendements dans d’autres ou bien encore du manque d’eau pour irriguer, la situation n’est guère brillante ». Elle demande l’avancée de la réunion de la Commission des calamités agricoles prévue pour la fin septembre « pour être plus efficace dans le tempo de soutien » ainsi que la mise en place d’ « un plan vert ». Ce dernier ayant pour but « d’activer les services de l’Etat dans les plus brefs délais », à l’instar des plans existants de type « orsec » ou « blanc ». La FNSEA justifie cette nécessaire réactivité par la récurrence de la sécheresse touchant de plus en plus souvent le territoire français.

De son côté, la Confédération paysanne attend des pouvoirs publics la mise en place d’ « un système d’aide au transport des fourrages des zones d’excédent vers celles en fort déficit ». Quant à la Coordination rurale, elle demande que les Chambres d’agriculture mettent en place « des dispositifs d’acheminement des fourrages avec l’aide financière et logistique de l’Etat ». Elle insiste aussi sur « l’urgente » nécessité d’utiliser le fourrage produit en jachère et invite le gouvernement à obtenir de Bruxelles l’autorisation de gérer celle-ci soi-même. Enfin, elle rappelle que « l’irrigation demeure la meilleure des assurances contre la sécheresse et que c’est parce qu’il fait sec que les agriculteurs irriguent et non l’inverse ».

En Allemagne, où les inquiétudes sont similaires, sept états régionaux (Est, Ouest, et Nord du pays) ont réclamé l’autorisation d’utiliser la jachère afin d’y planter du fourrage pour se prémunir d’une éventuelle pénurie d’aliment du bétail pour l’hiver. Selon des sources journalistiques allemandes, peu d’espoirs sont à attendre de la Commission européenne.

En Pologne, l’heure est à l’affolement. Le 24 juillet, le ministre de l’Agriculture, Andrzej Lepper, a parlé d’une baisse de 20 % de la récolte céréalière due à la sécheresse. La production des céréales d’hiver pourrait chuter de 35 % et celle de printemps de 90% dans certaines communes, a-t-il précisé. « La situation est dramatique, déjà maintenant. Et si la météo ne change pas, ce sera une vraie tragédie », s’est-il alarmé sur une station de radio polonaise.

Pour finir, l’Italie où des centaines d’hectares de cultures ont été détruits dans le nord du pays. Selon la Confédération italienne des agriculteurs (Cia), les dégâts s’élèveraient désormais à 1 MdE. Alors que des agriculteurs du Nord en sont à détruire des cultures trop sèches et que le manque d’eau gagne le centre et le sud de la péninsule, la Cia a demandé que « l’état de catastrophe naturelle » soit décrété pour enclencher un plan extraordinaire et permettre l’irrigation des champs au plus vite.

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