Colza, le séquençage de son génome permet d'accélérer son amélioration
Vers des variétés à faibles intrants

« Le colza étant une culture récente, il possède un bon potentiel de progrès génétique, tout simplement parce qu'il n'a pas encore été beaucoup travaillé, explique Boulos Chalhoub, directeur de recherche à l'Inra et leader du projet de séquençage. Grâce aux nouvelles connaissances acquises sur le génome du colza, nous allons pouvoir accélérer sa sélection et son amélioration par voie génétique, pour créer des variétés plus utiles. » Un consortium international d'une trentaine d'instituts de recherche, piloté par l'Inra et le CEA (Genoscope), et associant le CNRS et l'université d'Évry, vient en effet de rendre publique la séquence de référence du génome complet du colza. « Cette première mondiale ouvre, également, la voie à la compréhension fondamentale des génomes complexes polyploïdes (tels ceux des blé, soja, café...). »
Vers des variétés à faibles intrants« Contrairement aux grandes cu-tures plus anciennes comme le blé tendre et le maïs, l'amélioration et le progrès génétiques sont toujours en phase exponentielle chez le colza », souligne Boulos Chalhoub, notamment en termes de rendement (cf. graphique), bien qu'il soit « un mauvais élève de l'utilisation de l'azote ». Aujourd'hui, l'agriculteur apporte au colza une fois et demi à deux fois la dose d'azote qu'il répand sur le blé. « Des chercheurs à l'Inra de Rennes et de Versailles mènent des travaux sur le sujet, qui auront des retombées dans quelques années. »
Par ailleurs, les scientifiques ont identifié « 1.600 gènes impliqués dans la biosynthèse de l'huile de colza, soit deux à quatre fois plus que pour le soja ou le palmier ». « Ceci constitue un réservoir important d'amélioration de cette espèce pour des caractères liés à la qualité de la graine tels que la teneur en huile et la composition en protéines », conclut Nathalie Nési, chargé de recherche à l'Inra.