Aller au contenu principal

Prospective
Climat, pétrole et parité monétaire, les clés du marché des céréales en 2012

Trois éléments apparaissent essentiels en cette année 2012. Bien entendu, d’autres viendront s’y greffer. Mais la météo, notamment l’ampleur de la Nina et le climat en Europe, l’évolution des cours du pétrole, et celle de la crise que traverse l’Europe et plus généralement le monde seront au cœur du processus de formation des prix des grandes cultures.

Importance du weather market
Le weather market est le principal facteur d’évolution des prix. En ce début d’année, la situation en Amérique du Sud attire toutes les attentions avec l’inconnue concernant les récoltes de maïs et de soja. Plus loin, les conséquences de la Nina sur le territoire nord-américain seront à surveiller ainsi que les intentions de semis, « avec un potentiel de switch important entre le maïs et le soja qui pourrait ainsi entraîner une tension en colza, si les surfaces de maïs progressaient fortement au détriment du soja » note Michel Portier, président d’Agritel. Le bilan américain du maïs serait ainsi plus confortable et ferait tomber la tension sur le marché du blé. Enfin, il ne faudra pas négliger « les semis canadiens qui ont souvent été l’un des premiers éléments de soubresaut », note Pierre du Peyroux d’Horizon Soft Commodities.
La situation en Europe est également préoccupante avec un risque de gel sur les cultures en France, bien développées avec un automne et un début d’hiver très doux. Côté mer Noire, les productions en Russie sont bien parties mais « il faudra être vigilant cet hiver quant aux conditions des blés ukrainiens ayant subi une forte sècheresse encore d’actualité », explique Aurélie Jarlegant, analyste chez FinanceAgri. Le risque de gel n’y sera pas négligeable. 

Le pétrole, « leader de tous les produits »
« Les fondamentaux sont dominants mais on ne peut se passer de l’évolution du marché du pétrole, c’est le leader de tous les produits », assure Michel Portier. Entrant dans la composition des agrocarburants, le soja et le maïs (US surtout) sont liés à l’évolution des prix du baril. La conclusion du dossier du détroit d’Ormuz sera ainsi déterminante dans les prochaines semaines. L’évolution générale de l’économie mondiale pèsera également sur les cours de l’or noir. Enfin, les questions liées aux politiques de soutien de la production de biocarburants, notamment aux Etats-Unis, impactera le bilan maïs mondial et ainsi les cours des céréales. « Fin 2011, les usines d’éthanol US ont tourné à plein régime pour anticiper l’arrêt de l’exonération de 45 cts/gal pour les incorporateurs. A moyen terme, la rentabilité de la filière éthanol sera diminuée et viendra peser sur le marché du maïs, engendrant de la volatilité à la baisse », estime Aurélie Jarlegant de FinanceAgri.

Crise financière, de la zone euro et parité
L’évolution de la crise financière aura un impact sur les cours différent selon sa gravité. « En cas de crise économique modérée, les fonds resteront sur les valeurs refuge comme les commodities, mais en cas de forte récession, les liquidations seront massives », estime Michel Portier. La baisse de l’euro face au dollar, consécutive à la crise, renforce par ailleurs la compétitivité des productions françaises sur le marché mondial. Son évolution sera ainsi déterminante pour les exportations européennes et donc pour le stock de report de blé.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Philippe Heusele, secrétaire général et Éric Thirouin, président de l'AGPB, lors de la conférence de presse de rentrée le 16 septembre 2025
Prix du blé : les producteurs demandent une revalorisation des prix d’intervention

Lors de la conférence de presse de rentrée de l’AGPB le 16 septembre, les représentants de la profession ont fait part de leur…

Portrait d'Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
« L’Aemic, le réseau des filières céréalières, est aujourd’hui la plateforme de tous les professionnels du secteur des grains »

Olivier Duvernoy, président de l’Aemic, revient sur les évolutions que l’ancienne association des élèves de l’école de…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne