Filière oléoprotéagineuse
Cinquante ans et un record pour l'Anamso
L'Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses (Anamso) et ses 2.650 adhérents ont assuré la production de semences oléagineuses sur 32.291 ha en 2013. Un record sans doute provisoire.

Les décennies se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que les oléagineux avaient accusé le coup de la réforme de la Pac en 1992, le colza et le tournesol se sont refaits une santé à partir des années 2000, sous l'effet de prix rémunérateurs doublés de progrès génétiques (productivité, qualité, résistance et tolérance aux parasites). La production de semences oléagineuses a suivi la tendance. Entre 2003 et 2013, les surfaces de colza semences ont quadruplé tandis que celles de tournesol ont triplé, pour atteindre respectivement 14.498 ha et 16.385 ha. « La part de la France dans la production européenne de semences oléagineuses a doublé entre 2003 et 2013 », se félicite Laurent Bourdil, président de l'Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses, qui fête cette année ses 50 ans. « C'est la preuve que nous sommes capables de gagner des parts de marchés. C'est la preuve que la filière semencière et les agriculteurs multiplicateurs sont capables de combiner productivité, qualité et compétitivité. » La France produit ainsi 45 % des semences de colza de l'UE et un peu moins de 40 % des semences de tournesol.
Un bond de 45 % d'ici à 2030
Le soja, le troisième oléagineux majeur sur notre territoire, ne bénéfice pas, pour l'heure, de la croissance des oléagineux. Le soja semences stagne sous les 1.500 ha, en ligne avec une production de soja conso sous les 40.000 ha en France, quand le colza et le tournesol sont respectivement à 1,6 Mha et 0,68 Mha (2012). La profession n'abandonne pas le soja pour autant et poursuit ses investissements en recherche et développement pour pallier les facteurs limitants de l'espèce sous nos latitudes. L'enjeu est de taille. Selon Sofiprotéol, la consommation mondiale d'oléagineux est promise à une croissance de 45 % d'ici à 2030, sous l'effet de la demande en huile (à usage alimentaire et non alimentaire) et en tourteaux. Tirée par la consommation croissante de viande, les tourteaux représenteront d'ici à 2015 environ 45 % de la valorisation des graines d'oléagineuses contre 20 % en 2011, estime Sofiprotéol. Des perspectives qui laissent entrevoir une croissance soutenue de la demande en semences. « Les contraintes de rotation et d'isolement se tendent, concède Laurent Bourdil. Mais les agriculteurs multiplicateurs français vont s'adapter et relever ce nouveau défi ».