Changement climatique : bilan mitigé de son impact sur les grandes cultures
Si le changement climatique peut globalement avoir des effets bénéfiques sur les rendements, à condition d'adapter l'itinéraire cultural, il n'est pas le seul contributeur à la productivité.
Les instituts techniques ont présenté les conséquences du changement climatique sur les grandes cultures en France, lors d'un colloque organisé par Arvalis, le 14 octobre à Paris. Si les betteraves semblent être avantagées, le bilan est plus mitigé pour les autres cultures de masse.
Maïs et orge : une croissance ralentie de la productivité« En maïs grain et en orge d'hiver, l'augmentation des rendements ralentit », explique Jean-Charles Deswarte, agrophysiologiste chez Arvalis. En blé tendre, 50 % du rendement est lié au climat. Mais l'expert précise : « Il y a un ensemble d'éléments qu'on ne peut pas évaluer faute d'indicateurs. » Il cite, par exemple, le poids de la pollution sur les rendements. En maïs grain, Jean-Charles Deswarte met en cause le défaut d'irrigation dans le Sud-Ouest. « Le maïs grain bénéficie des températures car le cycle est plus long, mais les agriculteurs ne le valorisent pas », regrettent-ils.
Colza : mi-figue, mi-raisin« On s'attend à moins de dégâts de gel et une avance de la floraison », souligne André Merrien, directeur des études de Terres Inovia (institut technique des oléoprotéagineux). Le colza, culture d'hiver, devrait en ce sens bénéficier du changement climatique. Néanmoins, le spécialiste liste aussi des points de vigilance. La phase d'implantation du colza est fondamentale. « Il faut faire attention aux conditions de sécheresse à l'automne », explique-t-il. Par ailleurs, les vols de grosses altises (insectes ravageurs du colza) ont lieu habituellement une fois par an à l'automne. Avec le radoucissement des températures, les experts craignent qu'un deuxième vol de ces insectes ravageurs ne se systématise au printemps.
Betterave : effet positif sur les rendements« L'évolution du climat a un effet positif sur les rendements des betteraves sucrières », a déclaré Fabienne Maupas de l'ITB. Ce rendement est en progression de 2 % chaque année. Néanmoins, l'agronome précise : « Le climat, à lui seul, est responsable de la moitié de l'augmentation du rendement. » Un autre facteur est l'avancée d'un mois de la date de semis, en trente ans. d'après C. R. - Agra Presse