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Évènement
« Cessons de créer des contraintes à l’échelle nationale »

A l’occasion de l’assemblée générale du Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale) prévue ce vendredi 31 mai à Paris, Alain Guillaume, son président, a répondu à nos questions.

La Dépêche-Le petit Meunier : Comment se porte la filière de la nutrition animale en termes de volumes et d’opérateurs ?
Alain Guillaume :
Les volumes sont toujours en recul compte tenu des difficultés de la filière élevage française qui est notre premier client. Des usines ferment encore. La restructuration du secteur se poursuit, dictée par la nécessité de s’adapter à un marché en baisse, mais aussi par la recherche d’optimisation par les entreprises des outils de production et de logistique.
Nous notons également que le secteur continue d’investir dans la modernisation des usines dont le parc en France est assez ancien. De nouvelles structures sont par ailleurs apparues ces dernières années et sont venues gonfler le nombre de nos adhérents. Les sociétés qui naissent sont en général plus petites et répondent à des marchés spécifiques ou locaux. Ces deux phénomènes conduisent à un nombre d’usines relativement stable (290 environ).
   
LD-LPM : L’année 2012 et le début 2013 ont été marqués par la crise du secteur de l’élevage. Comment jugez-vous l’action du nouveau gouvernement ?
A. G. :
Ce que l’on peut dire pour l’instant, c’est que le gouvernement est très à l’écoute et fait preuve de bonne volonté. Ce qui est sorti des rapports d’Alain Berger concernant les filières lait, porc et volaille va dans le bon sens, mais nous attendons maintenant la mise en œuvre de mesures concrètes. Nous saluons particulièrement les annonces qui sont de nature à enrayer le déclin de l’élevage telle que la simplification des procédures sur les installations classées. Il reste que les producteurs ont besoin d’une meilleure rentabilité de leur activité. Cela passe par la revalorisation des prix à la production, mais aussi par des solutions concrètes aux problèmes liés à la compétitivité de nos filières. Les derniers mois ont été également marqués par la crise de confiance liée aux fraudes sur l’origine des viandes. Notre secteur, qui a largement travaillé à la sécurisation de son maillon en développant la structure Oqualim, attend sur ce point que les efforts mis en place par les filières de production en France soient valorisés. L’étiquetage de l’origine France peut y contribuer. En revanche, nous sommes très déçus par l’absence d’avancée sur l’écotaxe qui coûtera plus de 20 M€ à notre seul secteur. C’est une charge nouvelle et directe pour les filières animales, incompréhensible en ce moment où les plans de relance sont dévoilés.
 
LD-LPM : Qu’attendez-vous de plus concernant spécifiquement votre filière de la
nutrition animale ?
A. G. :
Répondre aux attentes des consommateurs français n’a de sens que si nos démarches sont valorisées. Mais nous sommes bien conscients d’évoluer dans un marché ouvert et dans ce contexte, notre principale demande reste d’obtenir une réelle harmonisation des normes de production au niveau communautaire. Si nous refusons l’utilisation de certains produits en France alors qu’ils sont utilisés ailleurs dans l’alimentation des animaux, dont les viandes sont importées dans l’Hexagone, il y a là un véritable paradoxe qui conduira à notre perte. C’est ce qui se passera par exemple si les protéines d’origine animale sont autorisées à l’échelle européenne et non utilisées en France. Cet exemple n’est pas isolé. Nous ne pouvons continuer de nous créer des contraintes supplémentaires à l’échelle nationale sur l’ensemble de notre production.

LD-LPM : Qu’est ce qui, selon vous, caractérise cette assemblée générale 2013 du Snia ?
A. G. :
La crise que traverse l’élevage nécessite une réponse concertée et un élan collectif. Les fabricants d’aliments entendent y participer car il s’agit de leur avenir. Nous avons souhaité ouvrir cette assemblée générale au maximum d’intervenants et, parmi eux, Guillaume Bretenoux, conseiller technique chargé des filières animales et agroalimentaires du ministre de l’Agriculture, Patrick Vanden Avenne, fabricant belge pour un témoignage sur ce qui se passe en Europe du Nord, et Frédéric Malterre, secrétaire national FGA-CFDT, car l’avenir de nos métiers concerne tout autant les salariés.

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