Cession de négoce : ne pas se fier à la seule loi de l'offre et de la demande
Diverses clefs pour une transmission d'entreprise réussie ont été proposées lors du 31e congrès annuel du Négoce agricole Centre-Atlantique.
Le vieillissement et la recrudescence des départs à la retraite conduisent les dirigeants des négoces agricoles à réfléchir sur la meilleure solution de transmission, afin de faire perdurer leurs sociétés pour les générations suivantes.
Prendre en compte les flux de trésorerie disponiblesLa cession à des tiers, notamment aux salariés, est à envisager, et ce d'autant qu'il existe un manque de repreneur au sein d'une même famille, selon les professionnels du secteur, lors du 31e congrès du Négoce agricole Centre-Atlantique à Angoulême le 23 mai. Dans ce cas, « il faut raisonner le prix issu d'un calcul financier rationnel plutôt que de la simple relation entre offre et demande, intégrant une part d'irrationnel. Ainsi, il s'agit de vendre son entreprise à sa vraie valeur économique », alerte Henry Séchet, ancien directeur de Système U et président de SAS Leduc Lubot. Pour se faire, divers facteurs doivent être pris en compte, et en premier lieu, les flux de trésorerie disponibles (FTD, ou free cash flow en anglais). Viennent ensuite la solvabilité des clients, le savoir faire de l'entreprise, etc. Sans oublier de privilégier l'aspect Compétence plutôt que le capital du repreneur.
Le négoce agricole, toujours une affaire de familleMalgré les idées reçues, la transmission familiale reste une solution fiable. « Depuis les années 90, il y a un regain d'intérêt pour ce mode de cession. Entre 1997 et 2002, les firmes familiales, tous secteurs confondus, présentaient une meilleure rentabilité : 9,56 %, contre 7,60 % pour les non familiales », explique Maylis Sposito, sociologue au sein du laboratoire de sociologie et d'anthropologie de l'université de Franche-Comté. Quelques règles doivent être respectées afin d'assurer au mieux l'opération. Par exemple, en plus de désigner un successeur le plus tôt possible, transmettre au cadet, voire même aux petits enfants, peut s'avérer être la bonne stratégie. Le temps passé à travailler avec le parent est de fait moins long que dans le cas où c'est l'aîné qui reprend le flambeau, et réduit donc le risque de conflit intergénérationnel, d'après l'experte.