Cérévia vise la Chine
Incorporer du malt français dans la bière de la province de Dalian, dans le grand nord de la Chine, c’est l’objectif 2017 de Cérévia.
La Chine représente déjà un volume d’affaires pour Cérévia, indique Éric Grimonpont, directeur commercial de l’Union de commercialisation coopératif. Cependant, cette année, approvisionner les brasseurs et malteurs d’Asie s’avère compliqué, tant en termes de qualité que de quantité. Volume et calibrage n’ont pas été au rendez-vous en orges brassicoles.
Cérévia a pris des dispositions pour être en mesure d’alimenter ces gros clients, en augmentant les capacités de ses silos de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), portés à 60 000 t. En rythme de croisière, l’Union peut livrer deux à trois bateaux aux malteurs chinois, soit 50 000 à 75 000 t, précise Laurent Vittoz, le directeur général.
Produits de terroir
La visite d’un groupe de négociants, brasseurs et malteurs représentant Cofco, Dalian Xingze Malt Processing, et le courtier Crowton International Grain en mai dernier n’a pas débouché, vu le contexte climatique, mais des négociations se poursuivent. Une année aussi mauvaise que celle-ci ne peut pas se reproduire avant des décennies, soulignent les deux directeurs.
« Nos orges d’hiver sont des produits de terroir, explique Laurent Vittoz. Or les Chinois ont besoin d’un fond de cuve chaque année pour lancer un nouveau type de bière, en sécurisant la qualité et l’origine. S’ils s’approvisionnent chez nous, ils divisent le risque agronomique et qualitatif. Le plus de Cérévia, c’est la traçabilité de ses orges de brasserie. » L’Union en collecte 550 000 t en année ordinaire, sur 4 Mt de céréales et oléagineux. « Cette année, c’est plutôt 2,9 Mt, note Éric Grimonpont, ce qui réduit la part dédiée à l’exportation, variable d’ajustement (elle représente 45 % habituellement). » Les brasseurs chinois importent 3 Mt par an, principalement d’Australie et d’Argentine. Cependant, sur la protéine, la France peut faire mieux qu’eux, estiment nos interlocuteurs. Cérévia regroupe désormais huit groupes coopératifs de Bourgogne Franche-Comté, Rhône-Alpes-Auvergne et Île-de-France, avec l’arrivée d’Interval.