Cerealis, exportateur négociant sur l'Afrique, monte en puissance
À l'occasion de ses 20 ans d'existence et d'un volume de négoce de presque 1 Mt, Cerealis, avec ses 50 clients répartis dans 20 pays, communique sur son secteur d'activité.
« Près de 95 % du commerce traité concerne le blé », déclare Rémi Depoix, président-fondateur du groupe. Dans une volonté de se renforcer financièrement, la société a fait un partenariat avec l'entreprise familiale Beuzelin (48 % du capital), qui possède des surfaces de culture et des silos. Celle-ci a d'ailleurs investit dans un silo à Rouen de 45.000 t de capacité. Elle est l'unique fournisseur du groupe sur le territoire français. Cerealis cible le segment haut de gamme du blé, mieux adapté aux conditions climatiques et industriels spécifiques des pays acheteurs. Concernant la commercialisation, Rémi Depoix précise : « Cerealis préfère ne pas se positionner sur les marchés à terme. On ne traite qu'en physique (opérations back to back). L'erreur est trop importante et risquerait de fragiliser nos engagements vis-à-vis de nos banquiers. Il faut savoir gagner petit. » Il ajoute que « 80 % du prix du blé est déterminé par les grands fonds des marchés ».
Marché et concurrence
L'Arabie saoudite a représenté un volume de 350.000 à 400.000 t l'an dernier. Le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Cameroun ont avoisiné chacun un tonnage de près de 200.000 t. Concernant leur non-présence sur la région du Maghreb, Rémi Depoix avance « des prix pratiqués à la casse, par les concurrents ». « Les marges dégagées par l'entreprise ne sont guère supérieures à 1 % », explique Hugo Naudet, directeur commercial chez Cerealis. Et de compléter : « Notre marge se fait sur les volumes que l'on génére. » « On a su se faire un nom car on pouvait répondre à toutes les demandes, de la petite à la grande quantité. Rien n'est négligé », relance Rémi Depoix. En moyenne, le délai de livraison est de huit semaines. Pour l'histoire, Cerealis a fait ses premiers grands volumes à Cuba dans des échanges “blé + farine” contre “sucre”.
« L'objectif dans un futur proche serait de mieux se défendre face aux pays concurrents (Ukraine, Russie, États-Unis, Argentine). Nous demandons à la France, via France Export Céréales, d'obtenir des qualités meilleures. On appuie le projet de plan Protéine », martèle Rémi Depoix. L'objectif pour Cerealis serait de passer à 2 Mt exportés d'ici dix ans, pariant sur une croissance du marché du pain en Afrique.