Catastrophes naturelles : hausse des primes d'assurance en vue
Selon une étude de la Caisse centrale de réassurance menée en 2015, le changement climatique expliquerait 20 % de l'augmentation de la sinistralité* dans les trente-cinq prochaines années.
« Au global, la sinistralité qui relève du régime de catastrophe naturelle, causée chaque année par des évènements climatiques en métropole, devrait doubler d'ici 2050 », indique une étude menée en 2015 par la Caisse centrale de réassurance (CCR) qui gère, entre autres, pour le compte de l'État le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). D'où « une augmentation probable et notable du coût de la sinistralité liée aux évènements climatiques », avec « des ajustements tarifaires modérés (des primes d'assurances) qui pourraient s'avérer nécessaires ». Mais « ils seront d'autant plus contenus que l'on développera la prévention sous toutes ses formes ». Et l'adaptation de l'itinéraire cultural au changement climatique en est une composante.
Prévenir en adaptant les itinéraires culturaux
Concernant le péril des inondations, la hausse des dommages annuels moyens due à l'effet du changement climatique est de 20 %, principalement lié à la multiplication des phénomènes cévenols, indique l'étude de la CCR. « On note un accroissement de l'exposition dans la région Sud-Est, et en particulier dans la vallée du Rhône. »
Quant à la sécheresse, « les dommages resteraient constants au niveau national mais de fortes disparités régionales sont mises en évidence ». Dans l'hypothèse d'une augmentation moyenne de 1,8 °C en 2100 par rapport à la tempéra-ture moyenne actuelle (cohérente avec les objectifs de la Cop21 à Paris), la tendance globale à l'horizon 2050 est à un léger assèchement des sols sur la moitié Est de la France en période hivernale. Au printemps, seul le quart Sud-Est présente un assèchement des sols alors que la grande moitié Ouest est nettement plus humide. En été, les sols sont plus secs au Sud qu'au Nord. La période automnale ne présente pas d'évolution notable. D'où les préconisations d'Arvalis, comme l'avan-cement de la date de semis et le choix de variétés plus précoces en maïs en régions méridionales. Ou encore l'apport assez tôt d'azote sur blé dur au stade épis 1 cm, si une pluie est annoncée. Karine Floquet
* Sinistralité : ratio financier entre le montant des sinistres à dédommager et celui des primes encaissées.