Carrefour/Avril : vers une substitution des protéines importées
Carrefour et Avril ont indiqué le 8 octobre être en discussion en vue d'utiliser « des protéines végétales françaises plutôt que des importations » dans les produits de l'enseigne.
Carrefour souhaite pour ses filières Qualité substituer au soja importé du Brésil des protéines européennes et françaises d'une proximité la plus forte possible », a déclaré Jérôme Bédier, DG délégué de la chaîne de magasins. « On veut faire cette mutation assez rapidement, dans le courant 2016 », a-t-il précisé, chiffrant l'enjeu entre 300.000 t à 400.000 t. Un projet qui ne concerne pas uniquement le soja, puisque le distributeur a dit vouloir « apporter l'offre la plus diverse », se montrant intéressé par les innovations notamment à base d'algues. Avril a souligné la progression des surfaces en soja dans l'Hexagone. « En deux ans, le soja en France est passé d'une stagnation au-dessous de 30.000 ha à près de 100.000 ha », a signalé le DG adjoint, Michel Boucly. Un essor lié, selon, lui au travail mené par Avril sur l'adaptation des variétés aux conditions de culture dans le pays. « Les surfaces peuvent grimper à 200.000 ou 300.000 ha, si les débouchés suivent », a-t-il estimé, indiquant avoir « trouvé chez Carrefour une oreille attentive ».
S'approvisionner au plus prèsLe distributeur a souligné l'importance d'un approvisionnement de proximité par rapport au débat sur l'alimentation et le climat. « L'alimentation contribue à hauteur de 21 % aux émissions de gaz à effet de serre, a rappelé Jérôme Bédier. Dans ce cadre, un « travail très partenarial » est mené au sein des filières Qualité. « Il faut mettre autour de la table tous les bons acteurs, a-t-il souligné. Et montrer que ça ne coûte pas d'argent, ça en rapporte avec des économies d'intrants, des effets bénéfiques en termes de vente, de différenciation. »
Du point de vue d'Avril, « la clé est dans l'innovation », a insisté Michel Boucly. Le groupe a mis en place une démarche de progrès dans la production de colza. « Les marges de manœuvre en termes d'émissions de CO2 sont considérables, a-t-il lancé. En colza, les apports d'azote sont passés de 185 à 165 unités. Avril a monté un club des “20 g d'émission de CO2 par mégajoule”. Ses objectifs : avoir un bon rendement tout en étant vertueux en matière d'environnement. » d'après J.-C. D. - Agra Presse