Carburants : acceptabilité à deux vitesses
Très inquiète par la tournure que prenaient les débats concernant la participation des agrocarburants de première génération (G1) à Bruxelles et à Strasbourg dans le paquet énergétique d'ici 2020, la CGB, l'AGPM/PB et le SNPAA ont finalement salué « le réalisme » de la position du Parlement européen validant une contribution de la première génération à hauteur de 7 % dans les énergies dédiés aux transports. Pour autant, si la filière peut souffler à juste titre, le projet législatif européen, qui s'inspirera du texte voté par le Parlement, vise à plafonner la participation des agrocarburants G1. Les perspectives sont de fait réduites pour les producteurs français. Pour les instances européennes, il s'agit de tenir compte des émissions de gaz à effet de serre liées au changement indirect d'affectation des sols généré par la production de G1. Difficile de blâmer les instances européennes lorsque qu'elles prennent des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais dans ce cas, elles seraient bien inspirées de s'intéresser aussi à l'empreinte environnementale des importations de biocarburants étrangers ou d'huile de palme, concurrençant les productions françaises. De son côté, un responsable de la filière bioéthanol s'interrogeait faussement : « Demande-t-on autant de compte à l'industrie pétrolière ? »