Récolte Céréales 2015
Canicule : plus de peur que de mal ?
La vague de chaleur de la semaine passée a-telle dégradé les cultures encore sur pied ? La réponse définitive arrivera dans quelques semaines, mais au regard des commentaires des opérateurs de la filière, il semblerait que les dégats aient été limités…pour le moment en tout cas. Si les cultures de maïs souffrent, les parcelles d'orges et de blé tendre n'auraient pas tant dégusté que ça.
Une récolte de blé tendre attendue quantitative, la qualité est plus incertaine
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Agriculture, la récolte de blé tendre 2015 s'établirait à 37,9 Mt. Un niveau confirmé par le conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer, qui s'est tenu le 9 juillet à Paris, certains opérateurs pariant sur un niveau plus élevé. « Au 6 juillet, les conditions de culture bonnes et très bonnes ont perdu, en un mois, 12 points pour le blé tendre à 75 %, 3 points en blé dur à 77 %, 17 points en orge de printemps à 66 % et sont restées stables en orge d'hiver à 86 % », selon Bertrand Naturel, de Céré'Obs. Des chiffres à relativiser puisqu'en blé tendre, cette note reste supérieure à celle des deux précédentes récoltes à la même période. L'inquiétude porte davantage sur la qualité, et notamment sur la protéine. D'une part en raison des bons rendements attendus qui pourrait diluer le taux de protéine. Mais aussi en raison de l'absence de pluies depuis plusieurs mois dans certaines zones (notamment dans la zone Est/Ouest de Paris) qui peut nuire à l'efficacité du dernier apport d'azote, rapportent des opérateurs. Du côté des orges, la récolte est estimée à 11,7 Mt par le ministère (12 % de mieux que 2010/2014). Dans l'ensemble, les productions d'hiver (récoltée à 85 % en deux semaines dont les 2/3 en une, au 6 juillet) présenteraient de bons rendements et une belle qualité. En revanche, les productions de printemps devraient afficher des chiffres moins satisfaisants, n'ayant pu passer à travers la canicule. En blé dur, la récolte est attendue à 1,7 Mt (+15 % sur 2014), les surfaces ayant progresser de 13 %. Enfin, le maïs, dont le développement est encore loin d'être achevé, concentre le gros des inquiétudes. Au 6 juillet, les conditions bonnes à très bonnes ont reculé de 81 % à 71 % contre 83 % l'an passé, selon Céré'Obs.