Campagne noire pour la production
Toutes les campagnes de commercialisation des céréales ont leur particularités, c'est indéniable… Mais la 2015/2016 semble se démarquer au fur et à mesure de son avancement. Elle marque une rupture avec les précédentes, étant donné les volumes importants et une qualité globalement au rendez-vous dans l'ensemble des grands pays producteurs (avec un bémol, tout de même, au regard de la qualité de la récolte US), confirmant ainsi le retour de prix bas sur les marchés des matières premières agricoles. Semaine après semaine, les cours des céréales n'ont cessé de reculer sur le marché français, au point de s'avérer non rémunérateurs en culture. Doit-on s'étonner dans ces circonstances que certains agriculteurs ou OS restent assis sur leurs tas de blé ? Pas vraiment, d'autant qu'ils n'auraient pas moins vendus que les autres années globalement, (voir page 6). Malheureusement, l'espoir d'une reprise apparaît lointain au vu des fondamentaux actuels : bilans de plus en plus lourds, besoins intérieurs faibles, difficultés de l'économie asiatique et ses conséquences sur la demande mondiale en matières premières, pétrole au plus bas… Sans oublier le retour de l'Argentine sur la scène internationale, bien décidée à prendre des parts de marché aux traditionnels exportateurs, alourdissant ainsi leurs stocks de fin de campagne respectifs. Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement français et les professionnels ont décidé un plan d'éradication de la grippe aviaire qui devrait logiquement réduire la consommation de maïs hexagonal.
Si les Français se sont réjouis de quitter l'année 2015, les producteurs et les collecteurs attendent sans doute, avec au moins autant d'impatience, de passer à la prochaine campagne.