Campagne maïs 2014/2015, un bilan honorable
Malgré des emblavements en baisse et des conditions de culture difficiles dès le printemps, la production de maïs grain reste respectable. En maïs fourrager, le défaut de quantité est compensé par une qualité préservée.

Les périodes de sécheresse et les fortes chaleurs qui sont apparues au moment de la floraison du maïs ont quelque peu bousculé les prévisions de production. « Les déficits de rendement se sont donc fait ressentir dans le grand quart Est de la France », a précisé Bertrand Carpentier, ingénieur Maïs fourrage chez Arvalis-Institut du végétal, le 24 novembre à Paris.
Le maïs grain surprend
Avec une moyenne de rendement de 90 q/ha (-16 % par rapport au résultat historique de 2014), le maïs grain surprend. « Les rendements dépendent essentiellement des régions, de l'irrigation, des sols et des dates de semis. Avec les conditions climatiques de cette année, l'efficacité de l'irrigation, même à faible dose et le progrès génétique des variétés élites ont été démontrés. La récolte 2015 s'est déroulée dans de bonnes conditions avec des taux d'humidité faibles, allant de 20 à 25 % en moyenne », explique Gilles Espagnol, animateur filière Maïs chez Arvalis. Alors que la production de maïs grain en 2014 a atteint un record à 18,4 Mt, elle est estimée à 13,9 Mt en 2015, avec des superficies en baisse de 5,6 % par rapport à 2014. Le repli des surfaces est plus marqué en maïs semences avec - 25 %, pour un total de 72.500 ha. Cette première année de baisse fait suite à quatre ans de hausse et d'accumulation de stocks (cf. graphe). L'abaissement du programme européen de semences, accompagné de la baisse des prix, a de fortes conséquences sur les revenus des producteurs, qui ont investi pen-dant la phase de croissance. Cependant, la France garde sa place de leader en Europe avec une production de semences représentant 50 % du programme de multiplication d'hybrides de l'UE. Malgré les coups de chaleur, la France réalise 95 % de l'objectif fixé en début de campagne.
Maïs fourrage, une qualité préservée
Avec des rendements très dispersés allant de 6 à 22 tMS*/ha selon les régions, la production de maïs fourrage 2015 est estimée à 17 Mt, soit 3 Mt de moins que l'an dernier. De ce fait, le transfert du maïs grain vers le maïs fourrager est élevé cette année, estimé à 70.000 ha par Arvalis, soit 700.000 t présent dans l'Est.
« En matière de qualité des maïs fourragers, 2015 est un très bon cru, la sécheresse ayant concentré les valeurs énergétiques dans la plante », estime Alexis Férard, ingénieur zootechnicien chez Arvalis. Avec une ingestibilité élevée, peu d'amidon et une valeur azotée assez bonne, les ensilages révèlent un pourcentage de matière sèche correct et sont riches en énergie.
* MS : matière sèche.