Ça patine
Promise par Nicolas Sarkozy pour l’été et donc les prochaines moissons, la généralisation du recours aux camions de 44 tonnes pour le transport des produits agricoles et agroalimentaires se fait attendre. Les professionnels de nos filières réclament cette mesure depuis des lustres, dénonçant la distorsion de concurrence que cette interdiction entraîne vis-à-vis de nos voisins européens. Le gain économique s’échelonnerait, en fonction des types d’activités et d’organisations, de 9,1 % à 11,6 %, selon le comité national routier. On pensait que le feu vert pourrait être donné, mais, nouveau rebondissement, Messieurs Borloo et Bussereau souhaiteraient non seulement maintenir des restrictions –en les assouplissant néanmoins– et, surtout, imposer un 44 t à 6 essieux et non 5, comme c’est le cas dans d’autres pays de l’UE. Cela supposerait de modifier l’ensemble du parc et modérerait la charge utile. Résultat : l’économie escomptée serait amoindrie. Mais qu’à cela ne tienne, comme le lance Champagne Céréales dans le quotidien régional l’Union, « si l’on nous oblige à 6 essieux, il faut monter le poids roulant à 48 tonnes », comme au Danemark ou en Finlande. Ainsi le dossier du 44 tonnes sera enfin clos… mais un autre s’ouvrira.