Aller au contenu principal

Bretagne : le colza séduit de plus en plus les agriculteurs finistériens

Son huile peut servir de carburant unique mais, en pratique, il est conseillé de ne l’utiliser qu’à hauteur de 80 % pour des raisons techniques.

C'est en juillet 2004 que Christian Ménard, député du Finistère, soutenu par le ministère de l’Agriculture et la préfecture de la région Bretagne, décide de créer dans sa circonscription un véritable “Laboratoire expérimental en matière de productions agricoles nouvelles”.

Augmenter l’indépendance énergétique des agriculteurs

Depuis cette date, les réunions et initiatives se mettent en place avec, notamment, l’envoi d’un questionnaire adressé, par l’intermédiaire de la chambre d’agriculture, aux 2.300 exploitants agricoles de la circonscription. «Les résultats de l’enquête ont permis d’affiner la perception des agriculteurs pour leur profession, et leur volonté de rester agriculteur et de garder au maximum leur indépendance, technique et administrative. Cela se retrouve dans leur attrait pour des activités porteuses d’avenir comme les biocarburants, et leur désir d’atteindre l’autonomie protéinique ou énergétique», explique Françoise Louarn, vice-présidente de la chambre d’agriculture du Finistère, cofondatrice de cette initiative. Trois propositions concrètes ont déjà été transmises au ministre de l’Agriculture, ainsi qu’à Bernadette Malgorn, la préfète de région : augmenter l’indépendance énergétique des agriculteurs, améliorer l’autonomie protéinique des exploitations, favoriser les conditions de vie, par le biais d’une véritable “allocation de remplacement”.

Faisabilité économique de la démarche démontrée

Durant ces derniers mois, une démarche pros-pective a donc été menée par les responsables des comités de développement du Pays de Châteaulin et du Poher, auprès d’exploitations produisant de l’huile de colza. «L’huile qui en est extraite peut servir de carburant unique, mais en pratique, il est conseillé de ne l’utiliser qu’à hauteur de 80 % et de conserver 20 % en fuel pour en faciliter la liquéfaction, précise Jean-Hervé Caugnant, responsable du comité de développement du Pays de Châteaulin. La faisabilité économique de cette démarche est aujourd’hui démontrée. Sur la base d’un rendement moyen de 30 quintaux par hectare, la technique de pressage à froid du colza permet de récolter 1.000 litres d’huile brute. Ramené aux besoins des agriculteurs français, l’on peut au total estimer à 1.500.000 le nombre de tonnes de fuel économisées par an.»

Un succès au-delà des espérances pour cette opération séduction

Pour convaincre les agriculteurs finistériens, trois journées de formation, en mai et juin, ont été organisées avec des visites sur place, en Mayenne et dans le Maine-et-Loire. Une cinquantaine d’agriculteurs ont fait, chaque fois, le déplacement, pour rencontrer des exploitants expérimentant cette technique, et interroger les responsables de la fédération départementale des Cuma de Mayenne, qui rationalise l’utilisation des machines. Dans le Maine-et-Loire, les agriculteurs finistériens ont également découvert les premiers résultats zootechniques des essais de valorisation de colza fermier sur des vaches laitières, ainsi que l’approche économique de cette nouvelle filière.

«Les agriculteurs ont été séduits au-delà de nos meilleures espérances, déclare la vice-présidente Françoise Louarn. Et la quasi totalité d’entre eux sont prêts à utiliser cette culture. Des achats de presse, par l’intermédiaire de Cuma, ainsi que l’implantation de colza sont d’ores et déjà programmés.»

Les plus lus

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Photo en portrait d'Alexandre Everling
Deux nouvelles sociétés de courtage se lancent en céréales et en oléagineux

Après une expérience riche sur le marché des grains, Alexandre Everling s’est lancé en famille dans la création d’…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne