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Féverole
Bonnes perspectives commerciales pour 2008

Malgré des tonnages réduits en raison d’un recul des surfaces de féverole en France, les marchés sont là. De plus, certains facteurs avantagent l’origine française cette année

ATOUTS. La France se positionne bien à l’export par rapport à ses principaux concurrents producteurs que sont l’Australie et le Royaume-Uni. En moins d’une décennie, l’Hexagone a su pénétrer le marché égyptien en devenant son premier fournisseur de féverole (principal débouché pour l’alimentation humaine). « Des efforts permanents en recherche et développement ont été établis depuis cinq ans », nous a précisé Laurent Skil, acheteur au sein du groupe InVivo, ce qui a pu relancer la filière. L’Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (Unip) ajoute que la position de la France est « renforcée » et de nombreux paramètres sont favorables pour maintenir sinon développer des marchés. Hausse des taux de fret (favorisant les origines proches), stocks bas et besoins croissants… « Tous les indicateurs sont au vert », indiquait encore récemment Benoît Carrouée de l’Unip, suite à la journée consacrée à la féverole le 19 octobre dernier (cf. encadré p.1, La Dépêche n°3713). Les stocks de féverole en Égypte, à un niveau faible, ne seront pas reconstitués en 2008 du fait des reculs des surfaces observées au sein des trois pays exportateurs, auxquels s’ajoutent les faibles rendements prévus en Australie, en raison de la sécheresse. Ces indicateurs appellent à produire plus pour répondre aux besoins actuels et futurs. Des objectifs sont fixés : l’Unip encourage à atteindre 100.000 à 150.000 ha en 2008 en France, afin d’assurer les débouchés. En outre « les devises européenne, anglaise et australienne restent fortement corrélées », indique Jean-Paul Lacampagne de l’Unip, « ce qui ne crée pas de désavantage pour l’exportation » – alors que le problème se pose pour les envois de céréales françaises, en raison des parités euro/dollar actuellement en défaveur des origines européennes.

Mais la compétitivité des productions ne saurait se résoudre à ces différents éléments. Un critère surpasse tous les autres, la qualité, placée à un très haut niveau d’exigence. Celui-ci est en tout cas décisif par le client dans le choix de ses fournisseurs.

Haute importance des aspects qualitatifs

Laurent Skil explique ainsi que d’une part, la France se doit de remplir les exigences égyptiennes à travers les cahiers des charges et que de surcroît, les aspects qualitatifs doivent être suffisamment « corrects pour pouvoir rivaliser avec les féveroles anglaises ou australiennes ». La qualité visuelle est « extrêmement importante », insiste-t-il. Sinon, « quelles sont les conséquences en termes d’image ? » interroge Pierre Cuypers, président de l’Unip. D’où l’importance des stratégies de lutte, de la production à l’expédition, pour se prémunir de grains bruchés ou tachés (au champ), cassés et splittés (au moment de la récolte). Lorsque la qualité est maîtrisée, 100% de la production peut être exportée.

Le marché devrait rester soutenu par le contexte global

« La féverole reste un petit marché fortement corrélé à de nombreux facteurs exogènes », poursuit Laurent Skil. Dans un contexte de matières premières tendu, les prix de la féverole devraient se maintenir à des niveaux élevés, d’autant que les disponibilités sont restreintes. Les taux de fret ne devraient pas reculer non plus. Ils sont « dramatiquement orientés à la hausse », avec un marché tiré par l’Asie, asséchant la disponibilité de cales en Europe. Malgré les niveaux de prix atteints, la féverole apparaît très peu substituable, les besoins pour ce type de marchandise étant « spécifiques et réguliers, stratégiques pour l’Égypte ». Par ailleurs, l’origine française pourrait continuer à être privilégiée, jusqu’à la fin de l’hiver. Les pics de demande de l’Égypte s’échelonnent en fonction des récoltes de la France, puis de l’Angleterre et enfin de l’Australie (avec un pic en janvier/février). Or, les problèmes de pénurie de matières premières australiennes laissent plus de place à la France sur la scène internationale.

Priorité à l’export pour 2007/2008

Ainsi, malgré une récolte en recul cette année, les exportations françaises vers l’Égypte pourraient conserver leur niveau de 2006/2007 (soit 141.000 t), « voire même progresser à 150.000 t », précise l’Unip dans un récent communiqué. Une aubaine pour le marché égyptien. Les volumes expédiés sur la Norvège, entrant dans la composition d’aliments pour poisson, devraient également progresser (7.000 t expédiées en 2006/2007). En revanche, les exportations pour l’alimentation animale pour le Sud de l’Europe (besoins italiens en particulier) « pourraient approcher les 50.000 t de la campagne passée du fait d’une production anglaise en chute cette année et de faibles rendements ». Un point négatif, en particulier pour l’Italie, utilisatrice de féverole pour des besoins spécifiques (viande de qualité). L’utilisation de la féverole à des fins d’alimentation animale devrait ainsi s’amenuiser sur le marché intérieur.

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