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Bonne activité des moulins en 2007

Les résultats de la meunerie française sont positifs pour 2007. Une année marquée par l’envol des cours qui a profondément modifié le paysage de la filière

POURSUITE. Après le bilan positif de 2006, la filière de la meunerie française continue sur sa lancée. Le redressement de la production de farine en France s’est ainsi confirmé en 2007 avec 4,47 Mt produites soit une progression de 1,36 %, d’après les fiches statistiques de l’ANMF. Depuis 2005, la production a augmenté de presque 0,15 Mt. Ce résultat s’explique par l’augmentation de la consommation intérieure de farine et des exportations de farine et de pain fabriqué en France vers l’UE. Dans le détail, comment le secteur de la meunerie s’est-il comporté face à la flambée des prix du blé, fait majeur de cette année ?

Un second semestre destabilisant

Pour Joseph Nicot, président de l’ANMF, interrogé par La Dépêche Le Petit Meunier, « l’année 2007 a été atypique » pour le secteur de la meunerie. « Il y a eu un avant et un après juillet 2007, en raison de la très forte augmentation des prix du blé qui a suivi ». Cette flambée, « jusqu’à 120 % ! », s’est repercutée dès l’automne sur les prix des produits de meunerie, et a abouti à l’explosion du chiffre d’affaires du secteur. Il s’élève à 1,9 Md€, et c’est le meilleur score réalisé depuis 2002 avec un gain de 26 % par rapport à l’année dernière! Concernant le nombre de moulins, il poursuit sa baisse mais c’est la diminution du nombre d’entreprises (392 contre 425 en 2006) qui est à noter. Elle s’explique par des rachats et des concentrations particulièrement importants cette année. Aujourd’hui, « 3 entreprises du marché représentent 49 % de l’écrasement français ».

La meunerie, 2 e débouché du blé tendre

Les entreprises du secteur ont écrasé 5,75 Mt de blé cette année, un chiffre en légère augmentation par rapport à 2006. Cela correspond à 21,6 % du marché français du blé tendre, contre 19 % pour la campagne 2006/2007. Ce chiffre intègre les volumes destinés à l’exportation de farine qui représentent 3,1 % des utilisations de cette céréale cette année (2,6 % en 2006/2007). La meunerie a grignoté des parts à l’export (43,7 % 2007/46,4 % 2006) et l’alimentation animale (19,8 %/22,4 %), ce qui lui a permis de monter d’une place dans le classement des débouchés des blés français. Elle est désormais la deuxième utilisatrice derrière l’export.

Le secteur de la panification en retrait

La majorité des farines produites en France est absorbée par le marché intérieur. Cette consommation s’élève à 4,06 Mt cette année, soit la même progression que pour la campagne précédente (+1,5 %). La panification est toujours le principal débouché, avec 65 % de la consommation, mais elle est en léger retrait cette année (-0,5 %). La boulangerie artisanale continue de céder des parts au secteur industriel (17,9 % du secteur de la panification), même si ce repli (1 % pour un total de 40,4 %) est moindre cette année. Les efforts de qualité déployés par les artisans finissent par payer, et les consommateurs retrouvent un intérêt pour les commerces de proximité. Le recul des ateliers de grande surface est, cette année encore, une «tendance lourde» selon Joseph Nicot. Les grandes surfaces privilégient de plus en plus les terminaux de cuisson aux fournils intégrés. La main d’œuvre qualifiée est, de plus, difficile à trouver. Le marché des farines en sachets, à utilisation ménagère, poursuit sa progression (+3,8 %), tiré par l’interêt grandissant pour les machines à pain. La hausse (6 %) vers les autres industries utilisatrices, de type biscotteries et biscuiteries, est également à noter.

Le prix du blé va-t-il baisser durablement ?

Depuis début 2008, le prix du blé semble se détendre après avoir atteint des niveaux records. Joseph Nicot insiste : « la valeur du blé n’est plus la même qu’au début des années 2000 ».Cependant, ces niveaux peuvent diffèrer selon les récoltes et les cours peuvent donc redescendre de leurs sommets. Sur la prochaine campagne, « on constate une bonne résistance des prix, malgré l’annonce d’une récolte abondante ». En effet, au 15 juillet de cette année, la France n’avait que deux à trois semaines de stocks de soudure ce qui a soutenu le marché.

Il est encore trop tôt pour mesurer tous les impacts de la flambée des prix sur la filière, car les bilans des entreprises ne sont pas encore établis. Les inquiétudes sont nombreuses dans la profession, avec ces écarts de prix qui sont une nouvelle donne pour le métier. Pour Joseph Nicot, « la meunerie est réellement engagée dans une nouvelle phase de son histoire ».

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