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Blé : une production mondiale record

SELON LE dernier rapport (27 janvier) du Conseil international des céréales (CIC), la production mondiale de blé en 2004 est estimée à un record de 620,5 Mt, 2,4 Mt de plus que les prévisions antérieures (novembre) et 67 Mt de plus qu’en 2003.

Les estimations pour le Canada, la Russie et l’Ukraine ont été revues à la hausse suite à des mises à jour officielles. Dans l’hémisphère Sud, la récolte définitive de l’Argentine a été plus importante que prévu, mais les estimations formulées pour l’Australie ont été révisées à la baisse.

Production : 620,5 Mt (+12%)

En Amérique du Sud, la moisson argentine s’est achevée en janvier. Les rendements ont été stimulés par des conditions météorologiques favorables dans les principales régions productrices et les estimations de production ont été relevées de 1,1 Mt et portées à 16,1 Mt (14,5 Mt). On signale une hausse de 3,3% des emblavements qui passent à 6,24 Mha (6,04 Mha). Les estimations avancées pour le Brésil ont été légèrement relevées et portées à 5,6 Mt (5,9 Mt), mais les rendements ont été réduits par des conditions sèches au début de la saison de pousse. Les pluies au cours de la moisson dans les régions productrices du sud du pays ont entraîné un certain déclassement du grain.

Les estimations avancées pour l’Afrique du Sud sont réduites de 0,2 Mt et portées à 1,8 Mt en raison de la sécheresse dans la province du Cap occidental et l’Etat libre d’Orange. Toutefois, la hausse de la superficie et des rendements a permis à la production de se redresser après la très mauvaise récolte de l’an dernier. Les estimations de production formulées pour l’Australie ont été érodées de 1,8 Mt supplémentaires pour tomber à 20,2 Mt (24,9 Mt), principalement du fait des effets du temps chaud et sec ayant régné en Australie-Occidentale et en Australie-Méridionale. Dans certains Etats du Sud-Est, la moisson a été retardée par la pluie. Les rendements sont hétérogènes mais ils sont dans l’ensemble inférieurs à la moyenne. En Nouvelle-Galles du Sud, les dégâts engendrés par les criquets pèlerins ont contribué au recul de la production.

Consommation : 608 Mt (contre 593 Mt)

Les prévisions de consommation mondiale de blé marquent une hausse de 2 Mt sur le dernier rapport sur le marché et passent à un record de 608 Mt (593 Mt). Ceci s’explique principalement par une révision à la hausse de l’utilisation estimative de blé pour l’alimentation humaine en Inde, et par un accroissement de l’utilisation pour l’alimentation animale au Canada. L’essentiel de l’augmentation de 15 Mt enregistrée cette année dans la consommation mondiale de blé s’explique par un redressement de l’utilisation dans l’alimentation animale, notamment dans l’UE, en Russie et en Ukraine.

Les prévisions de consommation totale de blé en Inde font 2 Mt de plus qu’avant, à 72 Mt (70 Mt), y compris 65 Mt (63 Mt) pour l’alimentation humaine. La part du blé dans l’alimentation humaine en 2003/2004 a diminué en raison d’importantes disponibilités d’autres céréales alimentaires, notamment des céréales secondaires, suite à des récoltes supérieures à la moyenne. Toutefois, la sécheresse puis des inondations dues à la mousson ont entravé la récolte de riz et de céréales secondaires (notamment sorgho et millet) en 2004 de sorte que la consommation de blé a repris son orientation à la hausse.

Les prévisions de consommation de blé au Canada, ce mois-ci, sont relevées de 0,7 Mt et portées à 8,9 Mt (7,5 Mt), dont 5,0 Mt (3,6 Mt) pour l’alimentation animale, le plus haut niveau depuis 1993/1994. Les disponibilités de blé de qualité moindre sont exceptionnellement élevées cette année en raison des conditions météorologiques adverses tandis que les besoins en aliments pour animaux sont en hausse du fait d’une expansion des effectifs porcins et d’un cheptel bovin record.

L’utilisation de blé aux Etats-Unis est officiellement placée à 32,3 Mt (32,6 Mt) en 2004/2005, quelque 0,8 Mt de moins que le chiffre précédent de l’USDA publié en décembre. Les estimations de stocks suggèrent que le taux d’utilisation de blé durant le trimestre de septembre à novembre a été moindre que prévu, ce qui entraîne une réduction de 0,7 Mt des prévisions d’utilisation dans l’alimentation animale et autres usages résiduels par l’USDA, qui tombent à 5,4 Mt (5,8 Mt). Le repli marqué des semis de blé d’hiver s’est traduit par une réduction de 0,1 Mt à 2,1 Mt (2,2 Mt) de l’utilisation estimative de semences. Les prévisions d’utilisation pour l'alimentation humaine restent inchangées en janvier et s’établissent à 24,7 Mt (24,7 Mt). Ceci s’explique par une production de farine moindre que prévu en en 2004/2005.

Les prévisions de consommation de blé dans l’UE restent inchangées à 114,8 Mt (106,7 Mt), dont 54,5 Mt (48,0 Mt) pour l’alimentation animale, soit une hausse de 6,5 Mt. L’usage industriel de blé devrait grimper à 5,5 Mt (5,2 Mt), principalement pour traduire une utilisation accrue de blé pour la production d’amidon. La part du blé dans la fabrication d'éthanol, si elle reste modeste, devrait tout de même sensiblement augmenter. Une nouvelle usine d’éthanol devrait entrer en service en Allemagne au printemps et, une fois qu’elle tournera à plein régime plus tard dans l’année, elle pourra traiter environ 0,7 Mt de blé par an. En outre, des usines d’éthanol sont en construction sur deux autres sites allemands et devraient utiliser jusqu’à 0,8 Mt de seigle.

Échanges, le moteur égyptien à l’importation

Les échanges mondiaux de blé et de farine de blé (à l’exclusion des produits secondaires) en 2004/2005 sont estimés en hausse de 0,7 Mt par rapport aux prévisions de novembre, à 102,3 Mt, en raison de la vive cadence des expéditions à destination de l’Egypte. Ce chiffre est presque inchangé par rapport au résultat estimatif pour 2003/2004 de 101,7 Mt, car une forte hausse des expéditions vers la Chine est compensée par un recul des importations réalisées par l’Europe et par la CEI.

Les gains massifs de production en Europe devraient confiner la demande à l’importation aux alentours de 7,3 Mt (10,3 Mt). Le recul le plus marqué concerne la Roumanie, dont les achats devraient se monter à 0,3 Mt seulement (2,6 Mt).

Les prévisions d’importations par l’UE à 25 ont été abaissées de 0,3 Mt et portées à 5,5 Mt (5,9 Mt), pour tenir compte des achats moindres que prévu de blé fourrager d’origine mer Noire.

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