Blé dur : une récolte mondiale 2005 encore revue à la hausse
La production mondiale de blé dur devrait atteindre 35,5 millions de tonnes en 2005, soutenue notamment par la bonne récolte canadienne.
LE TOUT DERNIER rapport du Conseil international des céréales (CIC) fait état d’estimations de production mondiale de blé dur en hausse de 0,4 million de tonnes par rapport au mois dernier et s’établissent à 35,5 millions de tonnes, en baisse de quelque 5,8 millions de tonnes sur le record de l’an dernier. Ceci est largement imputable au recul de 4 millions de tonnes du chiffre de l’Union européenne, qui tombe à 7,3 millions de tonnes.
La production en Italie devrait chuter de 2 millions de tonnes pour s’établir à 3,6 millions de tonnes alors qu'en Espagne la récolte est estimée en repli de 1,7 million de tonnes, à 0,7 million de tonnes seulement. Dans la majeure partie de l’Europe, on signale une qualité satisfaisante, bien que des conditions météorologiques mitigées au moment de la moisson aient eu une légère incidence néfaste sur les performances en Hongrie. La teneur protéique et la qualité dans l’ensemble du sud de la France semblent conformes aux valeurs habituelles, mais les poids spécifiques sont signalés à la baisse en raison d’un manque d’humidité lors du remplissage des grains.
Très bonne récolte au Canada
La production nord-américaine de blé dur est estimée à 0,2 million de tonnes de plus qu’auparavant, à 7,6 millions de tonnes (7,5 millions de tonnes), la plus importante récolte depuis 2000. Une hausse des résultats du Canada est en partie essuyée par une modeste réduction du chiffre avancé pour les Etats-Unis.
Les prévisions formulées pour le Canada, plus gros producteur de blé dur au monde, sont rehaussées de 0,3 million de tonnes pour passer à 5,1 millions de tonnes (5 Mt). Ceci traduit notamment des rendements supérieurs aux attentes.
Aux Etats-Unis, la moisson dans le principal état producteur du Dakota du Nord était signalée achevée à 33 % au 21 août, en nette avance sur l’an dernier et sur la moyenne quinquennale. Les estimations de rendement ont été rognées par rapport aux premières estimations officielles du mois dernier, en partie du fait de maladies fongiques localisées. Du coup, les prévisions de récolte sont abaissées de 0,1 million à 2,5 millions de tonnes.
Le Maghreb durement touché par la sécheresse
La production nord-africaine de blé dur est estimée quant à elle inchangée par rapport au mois dernier, à 3,8 millions de tonnes (5,5 Mt). L’Algérie, en particulier, a été touchée par une vague de temps très chaud et très sec avant la moisson.
La production est jugée à 0,6 million de tonnes de moins que les premières estimations du Conseil formulées en mai, à 1,3 million de tonnes (1,8 Mt). La production du Maroc a également fortement baissé à 1,2 million de tonnes (2 Mt), alors que la Tunisie, moins touchée par les conditions sèches, n’a vu sa production tomber que de 0,2 million de tonnes à 1,4 million de tonnes.
Les échanges mondiaux de blé dur en 2005/2006 sont rehaussés de 0,2 Mt par rapport au mois dernier et passent à 7,8 millions de tonnes (6,8 Mt), suite à une nouvelle correction à la hausse des importations de l’Algérie qui passent à 2 millions de tonnes (1,7 Mt). Outre des achats nettement plus élevés par l’Afrique du Nord cette année, l’UE devrait augmenter ses importations de blé dur de près de 0,7 Mt pour les porter à 2,3 Mt.