Blé : baisse des dépenses en fongicides

L'enveloppe consacrée à la protection phytosanitaire du blé tendre, sur la campagne culturale 2014/2015, est passée de 87 €/t à 82 €/t, à la faveur d'une moindre pression des maladies.

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Publié le 1 décembre 2015 - Par Karine Floquet

En termes de nuisibilité fon-E gique, « 2015 est cataloguée de ''normale'', par rapport à 2014 marquée par la rouille jaune », a indiqué Jean-Yves Maufras, ingénieur chez Arvalis, le 19 novembre à Paris. En 2015, l'incidence des maladies (sans protection fongicide) est estimée sur blé tendre à 18,1 q/ha, contre 21,7 q/ha en 2014 et 17 q/ha en moyenne sur quatorze ans. Dans ce contexte, les agriculteurs ont adapté leurs dépenses, avec une moyenne à l'hectare de blé tendre d'hiver (à 82 €/ha) en recul de 5 €/ha par rapport à 2014 (-6 %). « D'une manière générale, la dépense moyenne à l'hectare intègre les variations interannuelles de pression parasitaire, soulignant ainsi que nous ne sommes plus sur des stratégies de traitements systématiques, mais bien dans un véritable raisonnement de la protec-tion », analyse Arvalis dans son document ''Choisir & décider – Synthèse nationale''. « Ce qui est fait sur le terrain est cohérent avec les recommandations que l'on préconise en temps réel et par rapport à la nuisibilité que l'on constate a posteriori », se réjouit Jean-Yves Maufras.

Le 2e traitement, le plus lourd financièrement parlant

En céréales, le nombre de traitements fongicide est passé de 2,24 en 2014 à 2,18 en 2015. Pour le blé tendre d'hiver, il a baissé de 2,43 à 2,34, avec 15 % des surfaces traitées qui n'ont reçu en 2015 qu'un traitement (1T), 43 % deux (2T), 36 % trois (3T), 5 % quatre (4T) et 0 % cinq (5T). On enregistre une baisse de 1 à 2 points des 3T, 4T et 5T par rapport à 2014, victime de la rouille jaune.

En termes pécuniaires, en 2015, « quand l'agriculteur n'a traité son blé tendre d'hiver qu'une fois (1T), il a dépensé 43 €/ha, 74 €/ha en 2T, 102 €/ha en 3T et 114 €/ha en 4T », indique l'ingénieur d'Arvalis (cf. graphique). Dans le détail, si le céréalier applique trois traitements, les 102 €/ha se décomposent en 29 €/ha en 1T, 39 €/ha en 2T et 34 €/ha en 3T. « Le poids d'investissement fongicide le plus important est sur le 2T », souligne Jean-Yves Maufras.