Blé 2014/2015, une présence de plus en plus affirmée de l'UE

Pour la récolte de blé 2014, « autant la météo a été favorable aux rendements, autant cela a été moins positif pour les qualités, surtout dans l'hémisphère nord, a rappelé Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes Cultures à FranceAgriMer, lors d'une conférence aux JTIC 2014 le 16 octobre à Reims. Mais au niveau des prix, l'effet volume l'emporte sur l'effet qualité». Les stocks mondiaux de fin de campagne sont prévus en hausse pour la 3e année consécutive à 195 Mt. Le ratio stock final/utilisations reste stable par rapport à 2013/2014, mais à 27 % « est au moins confortable ».
Si les différentes origines se livrent une concurrence marquée sur la scène internationale (cf. graphique), « il y a une présence de plus en plus affirmée de l'UE, d'une part via l'élargissement, une relative stabilité des volumes d'une année sur l'autre, et une offre de plusieurs qualités ». La demande de certificats à l'exportation pour l'UE est très dynamique, notamment aidée par la parité €/$.
Encore beaucoup d'incertitudes pour la campagne française
« La campagne 2014/2015 représente un défi pour les bilans français ». Suite à la grande hétérogénéité de la récolte, FranceAgri-Mer a publié 3 prix FCW au lieu des deux habituels, avec l'ajout d'une qualité fourragère. « La lourdeur du stock en blé peut peut-être jouer sur les expéditions vers l'UE et les utilisations fab, mais pas sur les pays tiers », estime Olivia Le Lamer. Néanmoins, la France a de nouveau réussi à se positionner sur le dernier appel d'offres égyptien du 21 octobre, ce qui fait un total de 540.000 t depuis le 1er juillet.
« Pour le reste de la campagne, des incertitudes perdurent sur les quantités restant à commercialiser avec des arbitrages à faire sur le stockage entre blé et maïs, et entre commercialisation et report. Il y a également des questions sur les qualités à commercialiser, en fonction du travail de tri et d'allotement réalisé et les stocks à la ferme. Tout dépendra enfin des capacités à alléger les bilans ».