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Biocarburants : un cahier des charges ?

Syngenta Agro a placé son rendez-vous annuel sur la protection des semences, le Getis, sous le signe des bioéthanol et biodiesel.

POUR SA VINGT-SIXIÈME édition, Syngenta Agro a placé son rendez-vous annuel des professionnels de la protection des semences, sous le signe des nouveaux débouchés agricoles, bioéthanol et biodiesel. En ouverture des deux journées de réflexion et d’échanges du Getis 2006 (Groupement des experts de la technologie industrielle des semences) qui se sont déroulées à Paris les 6 et 7 avril derniers, une table ronde a permis de revenir sur les enjeux et les ambitions des intervenants de la filière biocarburants ainsi que sur ses conséquences sur les autres filières agricoles.

Les teneurs en amidon et en mycotoxines concernées

Cette année, Syngenta Agro a convié quelque 200 techniciens et décideurs des usines de production et des circuits de distribution de semences à assister à une table ronde sur le thème : “Quels cahiers des charges pour faire face aux biocarburants ?” Tous les invités appelés à s’exprimer sur le sujet, experts de la production et de l’utilisation des bioénergies, se sont accordés à dire que le développement des filères bioéthanol et biodiesel est une véritable opportunité pour les agriculteurs. Pour l’heure, aucun cahier des charges existe quant à la qualité de la matière première agricole utilisée pour la fabrication de biocarburants. Si le rendement agronomique des graines oléagineuses (colza, tournesol) est un critère économique primordial, le rendement en huile est tout aussi important. Ainsi des travaux de recherche sont-ils en cours de réalisation sur le colza, avec «l’arrivée d’hybrides —inscrits depuis deux ans au catalogue— présentant des gains de 5 à 10 % de la teneur en huile», indique Alain Pouzet, directeur général du Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains). A propos des céréales, Alain d’Anselme, directeur du SNPAA (Syndicat national des producteurs d’alcool agricole), déclare que les professionnels de la filière du bioéthanol «ne recherchent pas une qualité spécifique mais veulent s’assurer une continuité, de l’approvisionnement de matières premières, en volume». Concernant la qualité sanitaire, «la réglementation d’aujourd’hui nous suffit», assure-t-il, avant d’ajouter : «Certes, la teneur en protéines n’est pas un critère premier de choix pour le bioéthanol mais, pour les drêches, une concentration protéique élevée serait plus valorisable.» Un avis partagé par Alain Froment, responsable Filière nationale Alimentation animale de Syngenta Agro, pour qui le seul critère technologique pouvant être concerné par un cahier des charges éventuel serait la teneur en amidon —dont découle directement le degré de sucre et donc d’éthanol—, avec la spécification d’un PS minimum. Quant à la qualité sanitaire des blé et maïs, se pose le problème des mycotoxines, qui «perturbent les levures pendant le processus de fermentation et réduisent le rendement en éthanol», sans compter les conséquences sur les coproduits. Selon le représentant de la firme agrochimique, «les mycotoxines seraient le premier critère inscrit au cahier des charges, s’il existe un jour». Aussi est-il important de réduire les contaminations des céréales par les mycotoxines dès la production agricole, notamment par le biais de grains protégés et de fongicides, rappelle Syngenta Agro. Des études ont ainsi démontré «l’impact de la protection des semences traitées au fludioxonil sur le développement des fusariotoxines».

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